Deuxième pays le plus endeuillé par le Covid-19 après l'Italie, le pays ibérique, où 13.798 personnes ont trouvé la mort depuis le début de ce fléau mondial, commence petit à petit à retenir son souffle.
Après un pic de 950 morts le 2 avril, le nombre de décès n'a cessé de baisser jusqu'à atteindre 637 lundi, avant de repartir à la hausse à 743 mardi, une évolution attribuable, selon les autorités, à l'ajustement des données de la fin de semaine.
Le nombre de cas de contamination au virus a aussi vu sa progression quotidienne reculer à 3,2% lundi, contre 4,8% la veille et 20% dans un passé récent.
Entrée début avril dans la phase de "ralentissement" de la pandémie, l'Espagne semble avancer à grands pas vers la limitation de la propagation du virus, grâce aux mesures restrictives en vigueur depuis le 15 mars et à la mise à l'arrêt de toutes les activités économiques non essentielles du 30 mars jusqu'au 9 avril.
C'est ce qu'avait affirmé la directrice adjointe du Centre de coordination des alertes et urgences sanitaires au ministère de la Santé, María José Sierra, qui a souligné que le taux de propagation du virus a diminué pratiquement dans toutes les communautés autonomes, ainsi que le nombre de cas secondaires liés aux cas signalés.
Aussi, "bien que lentement, une certaine baisse de pression commence à être observée dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs", a-t-elle dit sur un ton optimiste.
Ce constat a été également confirmé par le ministre de la Santé, Salvador Illa, qui a assuré que la progression du nombre de nouvelles contaminations est passée de 22% le 16 mars à environ 3% lundi, notant que l'objectif cette semaine est de "consolider le ralentissement des nouveaux cas de coronavirus".
Autre note positive, le nombre de patients guéris continue d'augmenter et a atteint mardi 43.208, soit 30% des cas confirmés.
Face à cette situation, le gouvernement espagnol s'est livré déjà à l'étude des mesures à prendre, lors de la nouvelle phase de transition ou de "désescalade" qu'il espère aborder dans les prochaines semaines, pour assouplir progressivement les restrictions en vigueur et assurer une sortie "ordonnée" et "sûre" du confinement.
En effet, l'exécutif prévoit de tester systématiquement la population pour détecter les porteurs du virus et les isoler, n'écartant pas la possibilité d'adopter des mesures personnalisées pour chaque territoire ou communauté autonome en fonction de sa situation épidémiologique et/ou géographique.
"Le gouvernement travaille sur différents scénarios de sortie du confinement", a lancé mardi la porte-parole du gouvernement, María Jesús Montero, assurant que l'exécutif a bien conscient que cette étape transitoire suscite beaucoup de curiosité, mais il opte pour la prudence et essaye de déterminer les mesures devant favoriser un retour progressif à la normale.
"Continuer à contrôler la pandémie", tel est l'objectif actuel de l'exécutif, qui semble déterminé à capitaliser sur les progrès réalisés pour réduire davantage la propagation du virus.
Plus encore, le gouvernement envisage d'adopter un "grand accord de pays" pour faire face à la crise provoquée par le coronavirus.
"Nous voulons ouvrir un horizon de collaboration avec tous les acteurs, une sorte d'accord social qui va nous permettre de faire face aux défis qui se poseront à moyen terme", a expliqué Mme Montero, appelant tous les partis politiques, les syndicats et les employeurs à y adhérer, pour promouvoir l'avenir du pays.
Bien que l’écrasante majorité des Espagnols ait fait preuve de discipline en matière de respect des mesures du confinement, mais un certain "relâchement" a été constaté ces derniers jours par les autorités, qui ont annoncé un renforcement des contrôles durant les vacances de Pâques.
La prudence reste ainsi de mise en Espagne, où l'un des confinements les plus stricts d'Europe a été imposé le 15 mars, et sera prolongé jusqu'au 25 avril, pour gagner cette bataille contre le virus et sortir avec les moindres dégâts.