Au-delà des mesures gouvernementales prises pour freiner la propagation du Covid-19, l’imagination, pour le moins surprenante, de certains indiens semble être très fertile.
A Chennai (sud-est) ou encore à Bengalore (sud) il est désormais fréquent de rencontrer un officier de police affublé d’un casque à la forme du virus Covid-19, en mission de sensibiliser le public sur les dangers de la pandémie virale.
Aux yeux de cet agent de police, les gens ne prennent pas au sérieux la pandémie car pour eux la menace est invisible. Ainsi le "casque corona" permet de mieux sensibliser les citoyens aux dangers de la pandémie.
“Si vous sortez de chez vous, je rentre avec vous”, lance l'agent de police au casque corona aux passants et aux automobilistes qui sortent sans masque de protection.
Au pays de 1,3 milliard d’habitants, la paranoïa semble toutefois se propager encore plus rapidement que le virus. Quoique le fait de voir les humains portant des masques soit devenu chose courante ces jours-ci, il est surprenant d'apercevoir des chèvres masquées pour se prémunir du coronavirus.
Dans le district de Khammam à Telangana (centre-sud), un éleveur a jugé nécessaire de couvrir les museaux de ses chèvres avec des masques afin de les protéger contre Covid-19, et sa justification semble bien convaincante. "Je possède vingt chèvres et ma famille en dépend entièrement comme moyen de subsistance. Après avoir entendu parler d’un tigre qui a été testé positif au Covid-19 dans un zoo aux Etats-Unis, j’ai équipé mon troupeau de masques", a déclaré Venkateshwara Rao à la presse.
Les attitudes des gens dans la lutte le virus en Inde sont aussi diverses que curieuses. La police d'Uttarakhand (nord) s’est offerte les services d’un artiste pour se déguiser en "Yamraja", le dieu hindou de la mort, dans le but de sensibiliser au Covid-19 et demander aux habitants de rester chez eux pendant le confinement pour éviter d'être infectés.
Et puisque la danse fait toujours partie du quotidien et de la culture des Indiens, il n’en demeure pas moins que le recours à cette forme d’expression artistique fait surface en ces temps du coronavirus.
A Kerala (sud), la séquence vidéo de six policiers faisant une danse de "lavage des mains" est devenue virale sur les réseaux sociaux.
L’imagination des Indiens semble ne pas avoir de limites. Dans la ville de Kurnool, un agent a choisi une autre manière pour sensibiliser les habitants. Il parcourt les rues à bord d’un cheval blanc dont le corps est recouvert de virus peints en rose.
Au-delà des méthodes de sensibilisation les plus "soft", il sied également de citer ces longues matraques réservées aux contrevenants qui violent les mesures du confinement.
Les vidéos de policiers armés de ces bâtons appelés "lathis" à l'affut des contravenants se sont répandues comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux en Inde et ailleurs. Ces matraques datant de l'époque coloniale britannique, faites de bambou ou de plastique dur et mesurant environ 1,50 m sont originaires d'Asie du Sud où elles auraient été employées dans les arts martiaux.
Et pour lutter contre la promiscuité asphyxiante qui constitue un terreau favorable à la transmission des maladies, certains épiciers ont trouvé un moyen ingénieux, ils ont dessiné à la craie des dizaines de cercles espacés et numérotés devant leurs commerces, au centre desquels chaque client doit attendre son tour.
Dans un pays aussi cosmopolite et surpeuplé, les idées ne manquent pas. Un commerçant a même aménagé un toboggan pour passer la marchandise à sa clientèle pour éviter le moindre contact physique avec les gens.
A l’heure qu’il est, la fin justifie les moyens et la lutte contre le Covid-19 requiert la mobilisation de tous, chacun dans son rang et à sa manière pour freiner la propagation de la pandémie.