Annoncé, le 3 avril dernier, par le président Ali Bongo Ondimba, le dépistage de masse est lancé effectivement, le 17 avril, en ciblant en premier lieu les deux épicentres de la pandémie dans le pays, en l’occurrence le grand Libreville et la ville de Bitam (Nord).
Vu la nécessité de procéder par priorité, les autorités ont choisi de dépister en premier lieu les catégories à risque, notamment les personnes ayant effectué un voyage à l’étranger entre le 1er et le 19 mars 2020, les personnes ayant été en contact avec un sujet atteint du Covid-19 et les professionnels de santé.
Les personnes présentant une comorbidité telle que l’hypertension artérielle, le diabète, l’insuffisance rénale et respiratoire, la drépanocytose, le VIH, l’Hépatite, l’obésité, les personnes présentant une toux sèche, une fièvre, un mal de gorge, des difficultés respiratoires, de la fatigue et des céphalées, les personnes du troisième âge, les commerçants, les personnels des forces de défense et de sécurité et les transporteurs, sont également retenus comme population cible en priorité.
A cet effet, des experts se sont rendus, récemment, en Corée du Sud, pays de référence en matière de dépistage massif, pour acquérir de nouvelles technologies en matière de dépistage rapide du Covid-19. De même, des hôpitaux et centres de santé publics et des établissements privés, outre huit unités de dépistage mobiles ont été aménagés ou mis en place pour absorber le nombre important des personnes à tester tout en respectant les mesures barrières et de distanciation sociale.
Le dépistage consiste, ainsi, à faire un prélèvement à l’aide d’une tige flexible dans le nez et la gorge du patient. Les résultats sont rendus dans les 24 à 48 heures par les équipes médicales des sites agréés. En cas de résultat négatif, un second prélèvement est recommandé 14 jours plus tard, explique le ministre gabonais de la santé Dr. Max Limoukou
Dans le cas où le résultat se révèle positif, le patient sera orienté dans une structure sanitaire agréée pour une prise en charge médicale.
Le Gabon qui compte, jusqu’au 17 avril, 108 cas testés positifs dont 7 guérisons et un décès, craint le plus les transmissions par voie communautaire dans la mesure où la majorité des cas ne sont plus importés mais locaux. En outre, la hantise des autorités sanitaires réside dans le mode silencieux de transmission vu que la majorité des patients sont asymptomatiques ne présentant aucun signe apparent de la présence de la maladie même s'ils sont porteurs.
Face à ce défi, le pays a décidé de rendre obligatoire le port des masques dans les lieux publics, plus encore, le porte-parole du Comité de lutte contre le coronavirus, Guy Patrick Obiang Ndong a appelé les commerçants et les stations-services à ne plus servir les clients qui ne portent pas de masque et aux forces de l’ordre de sévir contre les récalcitrants pour faire respecter cette mesure.
C’était une manière à lui d’attirer l’attention sur la gravité de la situation et d’amener la population à assumer sa responsabilité face à ce défi sanitaire planétaire qui a fait plier des pays, pourtant, mieux outillés pour venir à bout de cette pandémie.