Si les cadres et fonctionnaires de la santé, de la sûreté, des autorités locales ou encore de la protection civile se trouvent au premier rang de la lutte contre la propagation du coronavirus au Maroc, les personnes exerçant plusieurs autres métiers doivent sortir en cette période exceptionnelle de l'état d'urgence sanitaire. Les éboueurs, les agents de sécurité, les épiciers, les caissiers des supermarchés et bien d'autres doivent quitter chaque jour leurs domiciles afin de garantir la continuité des services.
Malgré le confinement, la ville de Tanger a gardé toute sa propreté, et ce grâce au personnel de la Promotion nationale, qui oeuvre sans relâche pour prendre soin des espaces verts de la ville. En effet, en ces jours du printemps, ils ont veillé, aux côtés du personnel des sociétés chargées de la gestion déléguée de la propreté à Tanger, à préserver toute la beauté de la ville.
Abdellah, la cinquantaine, s'active vivement dans l'avenue Mohammed VI (corniche), balai à la main, pour assurer la propreté de ce lieu tant prisé d'habitude par les Tangérois, et ce en respectant les mesures de prévention nécessaires, à l'instar du masque et des gants, ainsi que la stérilisation de son matériel.
L'unique aide que ce brave monsieur demande aux citoyens est de jeter les déchets dans les bennes à ordures, et non sur les trottoirs. En effet, il s'étonne chaque jour de voir des personnes jeter leurs gants près des guichets automatiques bancaires ou juste après être montés dans leurs véhicules.
Le personnel chargé de la propreté est affecté par les directions des deux sociétés au sein des différents quartiers de la ville, et ce en coordination avec l'autorité compétente, afin de garantir la propreté de Tanger selon le cahier de charges.
Préserver le quotidien des citoyens ne se limite pas uniquement à la propreté des avenues et ruelles, puisqu'il inclut également les complexes résidentiels gérés par les associations de propriétaires ou des sociétés de gestion des copropriétés.
Mohamed Charif, concierge d'un immeuble situé dans le centre ville de Tanger, a affirmé travailler de 6h à 18h. Il est chargé d'assurer la sécurité et la propreté de l'immeuble, ainsi que de la stérilisation de l'ascenseur, des poignets et de l'ensemble des espaces communs.
Les tâches des concierges des immeubles en cette période consistent également à venir en aide aux habitants qui ne peuvent quitter leur domiciles, en respectant toutefois la distance de sécurité nécessaire ainsi que les autres mesures préventives afin d'éviter tout risque de propagation du coronavirus.
Pour garantir le transport de toutes les personnes autorisées à travailler durant l'état d'urgence sanitaire, la société "Alsa", chargée du transport collectif par bus à Tanger, a maintenu ses services en réduisant toutefois sa flotte en raison de la baisse de la demande. La société a également pris des mesures préventives en cette période, notamment la stérilisation des bus ainsi que la limitation du nombre de passagers par bus.
Khalid, contrôleur au sein de la direction de cette société, a indiqué que les chauffeurs et le personnel de la société ont reçu l'autorisation pour travailler durant la période de l'état d'urgence sanitaire, précisant que la société veille à assurer le transport des citoyens, tout en mettant à la disposition des chauffeurs des produits de stérilisation et en prenant des mesures pour réduire l'interaction de ces employés avec les clients.
Toutes ces personnes exercent des métiers auxquels on ne prête pas beaucoup d'attention en temps normal, mais qui sont devenus indispensables en ces temps du coronavirus. Des métiers qui ont montré toute leur importance durant cette période exceptionnelle, où le quotidien des citoyens se voit totalement chamboulé.