Sardine, merlan, anchois, sole, pageot, chinchard, crevettes, calamar, dorade, lotte sont, entre autres, variétés des produits de mer proposés sur les étals des marchés, qui attirent une foule importante, mais moins dense que d'habitude.
L'offre suffisante et variée durant les trois premiers jours du jeûne a dissipé toute crainte de pénurie et de flambée, comme résultat direct de l'état d'urgence sanitaire en cours depuis le 20 mars dernier.
Soucieux de respecter les consignes sanitaires, vendeurs et clients veillent, tant bien que mal, à se protéger et à adopter les gestes barrières (utilisation des gels hydroalcooliques, distanciation, port de gants et de masques, etc). C'est ce qui a été d'ailleurs observé dans l'un des marchés populaires de la métropole où les étals sont bien garnis.
Sur ce marché, les prix des produits de mer les plus prisés ont connu une légère variation comparativement à la période précédant le mois sacré, au grand soulagement des amateurs des fritures et des bourses éprouvées par la crise.
Les tarifs ont oscillé, de samedi à lundi, entre 14 et 16 DH/kg pour les sardines, 40 et 50 DH/kg pour le merlan, 90 et 100 DH/kg pour la courbine, 80 et 90 DH/kg pour le calamar, 65 et 70 Dh/kg pour le sole, 100 et 120 DH/kg pour les crevettes et entre 120 et 130 DH/kg pour le pageot royal.
Approché par la MAP, Kamal. E, un inconditionnel du poisson, se dit satisfait de la qualité du poisson en vente sur ce marché. "J'ai trouvé tout ce qu'il me faut et les prix, qui sont en légère hausse comme chaque année durant Ramadan, restent abordables".
"Aujourd'hui, j'ai acheté deux kilos de sardines et de merlan respectivement à 14 dirhams/Kg et 50 Dh/Kg", révèle le quadragénaire, père de deux enfants.
Et d'ajouter: "D'habitude, je me présente au marché dès l'ouverture pour faire mes courses dans les meilleures conditions de sécurité et gagner davantage en termes de fraîcheur et de qualité".
Pour ce qui est de la hausse des prix, certains vendeurs de la place déplorent l'intervention des spéculateurs qui achètent et conservent le poisson en prévision du Ramadan, estimant que ces actes reflètent un incivisme intolérable, particulièrement durant cette période de crise sanitaire.
Toutefois, cet effet devrait rapidement s'estomper avec la reprise progressive de l'activité de pêche, qui permettra d'augmenter significativement les débarquements de poissons.
C'est ce qu'explique Driss. A, poissonnier et propriétaire de barques de pêche, qui confie que durant cette période de Covid-19, des pêcheurs, pour des raisons de sécurité, ont préféré d'éviter de prendre le large, d'où une légère diminution des prises.
"Il est plus facile pour une barque artisanale de s'adapter aux restrictions, puisque le nombre de personne à bord ne dépasse pas les 5. A l'inverse des chalutiers qui nécessitent un équipage de 30 à 35 personnes, ce qui rend difficile le respect de la distanciation", a-t-il expliqué.
"Avant toute sortie en mer, nous procédons à une désinfection totale de la barque et distribuons des masques de protection et des gants aux pêcheurs tout en les sensibilisant à l'importance de ces mesures pour préserver leur santé et celle du consommateur finale", a ajouté Driss, se disant rassuré de cette reprise qui intervient dans le bon moment avec l'amélioration des conditions climatiques.
Par ailleurs, le rayon poissonnerie dans les grandes et moyennes surfaces connaissent aussi une forte affluence avec de longues files d'attente, qui respectent, tout de même, la fameuse distance d'au moins un mètre.
Dans l'un de ces surfaces, les responsables de ce rayon veillent au moindre détail pour garantir une bonne expérience pour l'acheteur. Des mesures qui semblent porter ses fruits, d'après Najat, une cliente habituée de ce magasin, qui se dit satisfaite de cette nouvelle organisation et des conditions d'hygiène au regard de cette période de coronavirus.
"Aujourd'hui, j'ai acheté 500g de calamar à 95 DH/Kg, 600g de crevettes décortiquées à 160 DH/kg et 300g de saumon à 200 DH/kg pour préparer une recette bien spéciale dont raffole ma famille", a-t-elle fait savoir.
Reste qu'avec l'état d'urgence sanitaire, la vente de poisson s'est également orientée vers le e-commerce. Ainsi, plusieurs sites marchands offrent des produits diversifiés et proposent également des services de livraison à domicile dans des conditions de transport et de conservation optimales préservant une fraîcheur extrême.
Pour encourager les clients, ces plateformes mettent en avant les vertus et bienfaits spécifiques de chaque produit de mer sur la santé. Même le poisson n'a pas échappé à l'accès de digitalisation précipité par la pandémie.