En effet, en Grèce, les fidèles prennent la mesure de la gravité de la situation et observent le jeûne en mode confiné, le respect des consignes oblige et les restrictions de circulation font en sorte que chacun est contraint de rester chez soi.
Certes, les mesures prises pour contrer ce virus mortel pèsent sur les fidèles qui ont l’habitude d’accomplir le jeûne en toute liberté et dans une atmosphère emplie de spiritualité et de chaleur humaine, mais cette année, la donne a changé, c’est pourquoi ils s’emploient bon an mal an à adapter leur mode de vie à ce contexte inhabituel.
Très attentifs à certaines habitudes spécifiques au Ramadan, les musulmans préfèrent par exemple des mets sucrés à la rupture du jeûne. Le sport en plein air étant limité à cause du confinement, ils s’accommodent à pratiquer de simples exercices à domicile pour éliminer les calories de plus.
Aussi, il n’est pas sans intérêt de rappeler que le Ramadan, qui constitue l'un des cinq piliers de l'Islam, se distingue des autres mois de l’année en ce sens qu’il constitue une période de recueillement et de prières, et un moment privilégié de rendre visite aux proches, une pratique vivement recommandée par l'Islam qui exhorte à la consolidation des liens de sang.
Toutefois, les musulmans en ces temps de crise, sont contraints d’accomplir les prières des Tarawih à la maison au lieu de la mosquée comme il est d’usage, l’isolement sanitaire oblige.
Pour rappel, la Grèce où la vie se vit pour l’essentiel en intérieur a interdit les rassemblements et instauré le confinement général pour freiner la propagation de l’épidémie.
Le non respect des mesures préventives en vigueur dans ce pays d’environ 11 millions d’habitants expose les contrevenants à de lourdes amendes, signe que dans ce combat collectif, tout le monde est concerné.
Le gouvernement hellénique à travers ces mesures drastiques, espère surtout empêcher les déplacements de population à l'occasion des fêtes religieuses.
Face à la gravité de la situation, les musulmans de Grèce ont intérêt à se conformer aux consignes pour se prémunir contre le virus.
Ceci dit, nul ne doit capituler face à la maladie surtout en ce mois béni où les fidèles font preuve de solidarité et d’entraide.
C’est d’ailleurs, dans ce sens que la mesure de confinement ne doit pas être perçue uniquement dans une optique négative.
Pour éviter de verser dans une approche pessimiste, force est de constater que l’intelligence humaine a toujours réussi à imaginer des solutions pour transcender les difficultés en s’ingéniant à transformer les faiblesses en atouts.
Oui, il faudrait s’adapter au contexte épidémique comme ce fut le cas naguère face à la famine et aux maladies ravageuses telles la peste, la typhoïde et le choléra, mais l’essentiel est de surmonter l’épreuve actuelle avec un moindre coût.
En régime pause, le bon sens veut donc que l’attention soit focalisée sur la famille, en consacrant davantage de temps à nos progénitures pour leur inculquer les valeurs authentiques de l’Islam qui prône la tolérance, la générosité, la persévérance et la culture de partage.
Le confinement peut également être perçu comme une aubaine pour revigorer les liens familiaux à travers l’utilisation des réseaux sociaux comme le reflète la hausse de la fréquence des communications interfamiliales.
De même, pour contourner un éventuel sentiment de lassitude et d’anxiété, l’isolement sanitaire offre l’occasion de fournir un soutien utile aux enfants pour les accompagner dans leur scolarité et les aider à supporter le poids psychologique et le mal des parcs de jeux en ces temps difficiles.
Comme dit l’adage «à chaque situation, une solution adaptée», c’est pourquoi le respect des consignes reste le meilleur gage pour sortir de la crise, et en attendant le déconfinement, les fidèles savent pertinemment que cette perspective n’est pas une certitude mais un objectif progressif, une manière de dire que tout ne va pas se passer illico presto, mais l’espoir est permis, il fait vivre. Restons donc positif.