Mosquées fermées, absence de rassemblements religieux et des retrouvailles le soir après les prières des tarawih … Le mois de Ramadan, qui a officiellement débuté vendredi dernier pour les quelque 2,6 millions de musulmans au Kenya, est bousculé cette année par l'épidémie de Covid-19.
"La santé passe avant tout", les autorités sanitaires du Kenya ont pris des mesures proactives en interdisant les rassemblements publics et les groupements de gens, y compris dans les lieux de prière. De ce fait, l'ensemble des mosquées ont été fermées obligeant les fidèles à prier chez eux.
Le Ramadan qui est traditionnellement connue comme un mois de partage, de rassemblements, de convivialité, de prière et de piété religieuse au cours duquel les musulmans convergent en grand nombre vers les mosquées, a sombré cette année sous l'impact du Covid-19.
Le Conseil suprême des musulmans du Kenya (SUPKEM) a appelé, dans un communiqué, à maintenir fermés toutes les mosquées du pays durant ce mois béni de Ramadan et incité les croyants à prier chez eux, "seule attitude responsable qui est conforme aux principes et aux valeurs de notre religion dans ce contexte d'épidémie".
"Les musulmans se doivent de faire des concessions et de se résigner face à cette épidémie. Dieu existe partout et on peut prier comme faire les tarawih à la maison", a souligné Cheikh Mohamed Saleh, imam de la grande mosquée de Nairobi, dans des déclaration relayées par les médias kényans.
"Dans ces circonstances exceptionnelles liées à la pandémie de coronavirus, les musulmans doivent faire preuve de conscience et laisser de côté les traditions et les rituels collectifs", a-t-il estimé, ajoutant que "la priorité des priorités à l'heure actuelle est accordée à la santé".
Cheikh Saleh a expliqué que la fermeture des mosquées est justifiée en raison de la promiscuité lors des prières, affirmant que les mesures de restriction et de distanciation sociale doivent être observées à la lettre pour juguler la propagation du virus dans le pays, qui compte à ce jour 384 cas confirmés, dont 129 guérisons et 14 décès.
Samedi, le président kényan, Uhuru Kenyatta a annoncé la prorogation de 21 jours du couvre-feu national nocturne (de 19H00 à 5H00) en raison de la multiplication des cas du Covid-19 dans le pays.
Il a aussi décidé la prolongation de 21 jours de la suspension des mouvements à destination et en provenance de Nairobi, Mombasa, Kilifi, Kwale et Mandera, cinq comtés qui connaissent une grande prévalence des cas de Covid-19, rappelle-t-on.