En effet, cette industrie subit de plein fouet les conséquences de la propagation de ce virus et prévoit de lourdes pertes entraînées notamment par les mesures de prévention et de sécurité prises. Le premier malheureux de cette crise sanitaire inédite est le marché automobile neuf qui se voit infliger un nouveau coup dur.
A en croire les chiffres de l'Association des importateurs de véhicules automobiles montés (AIVAM), les immatriculations ont chuté brutalement de 61,66% à 6.305 unités écoulées en mars. Cette dégringolade fait passer dans le rouge la performance commerciale réalisée depuis le début de l'année.
En effet, la contre-performance s'est chiffrée à 20,9% au cours du premier trimestre de 2020, en glissement annuel, avec 32.142 unités vendues.
Pour ce qui est des voitures généralistes, la marque franco-roumaine Dacia a enregistré un repli de ses ventes de 55,84% à 2.084 immatriculations en mars contre 4.719 unités écoulées durant la même période un an auparavant.
Malgré cette diminution, Dacia s'envole tout de même en tête du classement en termes de ventes à fin mars dernier avec pas moins de 9.072 immatriculations, devançant Renault (3.554 unités), Hyundai (2.129), Peugeot (2.129), Volkswagen (1.949), Citroën (1.582), Fiat (1.174), Opel (909), Toyota (756) et Ford (667).
Côté premium, le constructeur allemand Mercedes est parvenu à écouler 521 unités au T1-2020, soit moins de 22,47% comparativement avec fin mars 2019, tandis que BMW, Audi et Jeep ont enregistré respectivement 412, 372, 305 immatriculations.
A la hausse, le constructeur d'automobiles de sport allemand Porche a augmenté ses ventes de 79,17% à 43 unités.
Interrogés sur l'impact de la crise sur le prix de vente, les professionnels ont jugé difficile, pour le moment, de répondre avec précision à cette question, affirmant néanmoins, que cet impact dépendra de plusieurs paramètres, principalement la durée de confinement.
"Face à l'ampleur de cette crise en Chine et dans le monde entier et à la difficulté d'anticiper sa durée, il est aujourd'hui impossible de chiffrer son impact, notamment dans un secteur qui a connu un arrêt quasi-total de son activité", ont-ils ajouté.
S'agissant des méthodes et outils de commercialisation adoptés lors de cette crise, Otmane tazi, commercial à Auto Hall Kenitra a révélé à la MAP, que l'expérience client constitue un enjeu majeur dans le secteur automobile.
"Nous accordons une importance cruciale à cette expérience. En effet, notre stratégie consiste à fidéliser les clients déjà existants en cette période, notamment en les relançant à travers des campagnes d'e-mailing ciblées ainsi qu'un service après vente impeccable", a-t-il fait savoir.
Et d'ajouter que la grande partie du travail se fait au niveau des demandes de report d'échéances de crédit vu que ces dernières se font de plus en plus nombreuses avec cette crise planétaire.
Dans le même sillage, Taha Sina, commercial à Gharb maamora auto, concession de Renault-Dacia, a indiqué que Renault dispose d'un site web "adaptatif et performant" et ce dans l'optique de rassurer les chances d'engagement élevées de sa clientèle lors de cette période, notant que la marque essaie d'être présente le maximum possible sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Instagram.
En ce qui concerne les ventes en ligne, M. Sina a relevé que la marque dispose d'un showroom virtuel, soit une plateforme digitale sécurisée, permettant aux clients et prospects de découvrir un véhicule, demander des démonstrations et surtout de réserver en ligne.
L'avantage de cette plateforme, première de son genre au Maroc est de faciliter le processus d'achat de A à Z pour les clients, notamment en cette période où le déplacement demeure difficile et risqué, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Renault, qui avait annoncé le 19 mars dernier la suspension temporaire de ses activités industrielles au Maroc, vient d'annoncer une reprise partielle et progressive de son activité industrielle à compter de la fin du mois d'avril.
Aujourd'hui, le Groupe Renault Maroc, en tant qu'acteur majeur du secteur automobile national, se dit "conscient des enjeux d'assurer à la fois la sécurité de tous les collaborateurs et de poursuivre l'activité afin de contribuer à la relance économique du pays".