La situation appelle à ce que l’information du jeune public au sujet des questions sanitaires soit complétée et encadrée par d’autres apports, notamment par le dialogue au sein des familles, a indiqué vendredi la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), précisant que ces recommandations s'inscrivent dans le cadre de sa mission en matière de protection des droits des enfants et de préservation de leur intégrité physique, mentale et psychique des risques éventuels liés aux médias.
Le CSCA rappelle ainsi que dans le contexte du confinement, "les risques de surexposition médiatique sont accrus et rendus plus complexes du fait notamment que l’information continue sur la crise sanitaire et l’effort de sensibilisation déployé par les radios et télévisions peuvent être sources d’anxiété pour le jeune public", a souligné la HACA dans un communiqué.
Le Conseil recommande, à cet égard, une supervision familiale le temps de consommation médiatique des enfants, en prêtant une attention particulière à l’exposition de ces derniers aux contenus des journaux télévisés et des chaînes d'information en continu.
Le CSCA appelle aussi à être attentif aux pratiques multi-écrans du jeune public, qui sont de nature à exacerber la charge anxiogène d’une programmation médiatique actuellement focalisée sur la pandémie, rapporte le communiqué.
Le CSCA recommande de porter une attention particulière aussi bien à la prolongation du temps d’écran, induite par l’augmentation générale de la consommation de médias audiovisuels et numériques pendant le confinement, qu’à l’usage fait par les enfants et les adolescents de ce temps d’écran.
Si cette augmentation du temps d’écran est en partie due à l’impératif de continuité scolaire pendant le confinement auquel est venue répondre la mise en place de l’enseignement à distance, la consommation médiatique à des fins de récréation "doit être contenue dans des proportions qui assurent que l’augmentation du temps d’écran ne porte préjudice ni à l’équilibre ni à la santé du jeune public", a souligné la même source.
A ce titre, l’encadrement familial de la consommation médiatique doit contribuer à la fois à limiter le temps d’écran du jeune public, mais également à instaurer une distinction claire entre l’usage éducatif et l’usage de loisir, recommande le CSCA, soulignant qu'une telle régulation parentale se conçoit comme une protection de l’enfant dont il peut bénéficier au moyen de plannings journaliers articulant temps d’écran et temps sans écran d’une part et séparant d’autre part, consommation médiatique éducative et consommation médiatique récréative.
Une forte augmentation de la consommation médiatique du jeune public pendant le confinement présente des risques d’accoutumance sur le long terme, alerte le conseil, faisant savoir que cette augmentation conjoncturelle pourrait en effet créer des habitudes dont il serait difficile de se départir après le retour à la vie normale.
Dans ce sens, le CSCA met l'accent sur la nécessité de considérer l’aménagement d’un temps consacré aux activités hors-écran dans le programme de la journée de l’enfant.
Le déficit d’éducation aux médias et à la communication du jeune public constitue, selon le CSCA, un point de vigilance qui invite à un plus grand investissement de la part des familles dans l’accompagnement des pratiques médiatiques de leurs enfants en période de confinement.
Le Conseil rappelle, dans ce sens, que la mise en place d’un plan national d’éducation aux médias et à la communication est une responsabilité collective qui incombe à d’autres acteurs institutionnels, professionnels et civils.
Pour contribuer à une meilleure connaissance des pratiques médiatiques des enfants et pour mieux accompagner les opérateurs dans leurs efforts de protection des droits du jeune public, le CSCA a réitéré son soutien à un renforcement de l’action de la HACA en matière notamment d’études concernant les contenus destinés aux enfants ainsi que les usages des médias par le jeune public, conclut le communiqué.