Cette vulnérabilité "doit nous conduire à prendre conscience de la valeur du voisinage comme un bien commun, à ouvrir nos frontières, créer les bases de réconciliation et de rapprochement, pour renforcer notre position de négociation dans la gestion de la mondialisation post-2020", a estimé M. Oualalou dans un article intitulé "la crise du coronavirus et la mondialisation: Vulnérabilité et chamboulements", publié par le think-tank marocain PCNS.
Les entités intelligentes sont celles qui créent les opportunités à partir des difficultés, a-t-il soutenu, indiquant que l'une des leçons à tirer de cette crise est l'importance de limiter la dépendance vis-à-vis des aires lointaines au niveau des chaînes de valeurs mondiales pour renforcer les liens avec la proximité.
Ainsi, la relocalisation des activités économiques s'inscrit dans une logique régionale qui intègre l'aire afro-méditerranéenne à même de redonner à la Méditerranée sa centralité en tant que mer à la fois européenne et africaine, a relevé M. Oualalou.
Il a dans ce sens salué la proposition de SM le Roi Mohammed VI de lancer une initiative de Chefs d’Etat africains permettant un partage de bonnes pratiques pour faire face à l'impact de la crise sanitaire actuelle.
L'ancien ministre de l'Economie et des finances a également mis en avant l'initiative de l'Inde de créer une conférence regroupant les pays sud-asiatiques pour élaborer une stratégie de lutte contre le virus dans un cadre régional.
Et de noter que l'ensemble de ces initiatives constituent les prémisses de la promotion de solidarités et d'interdépendances à l’échelle régionale et du renforcement du partenariat Sud-Sud.
"Nous devons, dans cette approche, interpeller l'Europe voisine qui a, une fois encore, révélé ses difficultés à rassembler ses efforts, que ce soit sur le plan politique, économique, technologique ou scientifique. Elle doit, désormais, s’unir et tendre la main à son voisinage, l'aire Sud-méditerranéenne et l'Afrique pour construire avec elles un nouveau pôle de rayonnement et asseoir les bases d’une mondialisation nouvelle, plus équilibrée et partagée", a poursuivi M. Oualalou.
L'Europe doit aussi tirer les leçons de cette crise sanitaire et économique en réduisant sa dépendance au niveau des chaînes de valeurs mondiales avec le lointain et créer des interdépendances solides avec sa proximité au Sud, a-t-il préconisé.
Par ailleurs, M. Oualalou, auteur de l'ouvrage "La Mondialisation et nous", a mis l'accent sur les éventuelles mutations régionales, soulignant que l'émergence d'une multipolarité pourrait donner une nouvelle chance à l'aboutissement à une solution juste à la question palestinienne.
Sur le plan local, il a affirmé que le Maroc devrait mettre en place un plan de relance de l'économie sur les court, moyen et long termes, tout en prenant en considération les conclusions de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), laquelle est appelée à enrichir ces travaux par les leçons à tirer de cette crise.
Sur le court terme, l'objectif serait de redémarrer l'économie nationale tout en accordant la priorité aux secteurs sinistrés (tourisme et transport aérien), ainsi qu'aux unités de production, aux services et à l'informel.
Il est également question d'accompagner les petites et moyennes entreprises (PME) du textile et des métiers mondiaux et d'orienter les investissements et les commandes de l'administration publique.
Sur les moyen et long termes, le Royaume devrait tirer profit des mutations attendues, puisque le monde de 2020 connaîtrait graduellement des transformations qui confirment la poursuite de celles dont les premiers traits avaient apparu depuis 2010.
Et de conclure "le Maroc devrait asseoir son modèle de développement sur davantage de solidarité et d'efficacité, tout en associant ces dernières dans un cadre régional afro-euro-méditerranéenne".