"Une chose est certaine: la configuration de l'économie marocaine à venir ne serait plus identique à celle d'aujourd'hui. A mon sens, quand on évoque cette question, il faut distinguer deux moments phares: le court terme, c'est-à dire, les mois restants de l'année 2020, et le moyen et long terme qui débute à partir de 2021 et dont les analyses et les réflexions doivent être menées aujourd'hui et actualisées dans le sillage du nouveau projet de développement", a souligné M. Attouch, dans un entretien accordé à la MAP.
L'universitaire a cité, dans ce sens, les pistes de relance qui se démarquent davantage à court terme, notamment le rapatriement des fonds déposés à l'étranger afin d'éviter le creusement de l'endettement extérieur public, la substitution de certaines importations et réduction d'autres, l'appui solidaire à la fois de l'offre et de la demande et l'usage du registre social unifié pour le ciblage des pauvres et démunis.
A moyen et long terme, M. Attouch a relevé que les mots d'ordre du repositionnement économique sont le développement des compétences via un enseignement de qualité, un secteur de santé qualifié, une recherche scientifique orientée innovation, une politique d'emploi tournée vers les métiers de l'avenir et une révision des choix productifs du pays vers plus d’autosuffisance, signe de souveraineté nationale.
Il s'agit également, a-t-il poursuivi, de l'encouragement des secteurs émergents (économie verte, économie bleue, économie de santé) ou résilients (économie sociale et solidaire) et d'un secteur financier impliqué davantage dans l'effort national de développement, soulignant qu'aucun secteur ne doit être laissé à la traîne, "car le Maroc a besoin de toute la puissance de son appareil productif".
"Nonobstant, si l'agriculture fut durement touchée par la sécheresse, le tourisme ou l'industrie quant à eux furent directement impactés par la crise actuelle et ont besoin d'une attention particulière", a t-il fait remarquer, mettant l'accent sur le renforcement de la connectivité et l'intégration des secteurs comme base du repositionnement économique à venir.