Jusqu'alors maintenues en phase zéro de désescalade, la région de Madrid, l'agglomération de Barcelone et une grande partie de la région de Castille et Léon ont entamé, à leur tour, lundi la première phase du déconfinement que le reste du pays a commencé il y a deux semaines.
Les habitants de ces zones, les plus durement frappées par la pandémie, peuvent désormais se retrouver en groupes de dix personnes maximum, chez eux ou aux terrasses des restaurants, bien qu'ils devront continuer à porter le masque, obligatoire dans les espaces fermés et sur la voie publique quand il n'est pas possible de garder une distance de sécurité de deux mètres, ainsi que dans les transports publics.
Le reste du pays (22 millions de personnes) passe, lui, à la deuxième phase du déconfinement par étapes qui devrait s'étaler jusqu'à fin juin. Les restaurants peuvent y rouvrir, en limitant le nombre de clients, et les sorties, pour la promenade ou le sport, ne sont plus limitées à certaines heures du jour.
Le gouvernement de Pedro Sanchez, vivement critiqué par l'opposition pour sa gestion de cette crise sanitaire, et surtout pour la lenteur du processus de déconfinement, s'est dit disposé à réduire la durée des phases de désescalade pour les régions les moins frappées par la pandémie du nouveau coronavirus, de manière à ce qu'elles puissent sortir du confinement avant fin juin, et que les déplacements soient permis entre les zones frontalières.
"Si rien ne va mal", certaines communautés autonomes - les moins touchées par la pandémie - seront autorisées à lever l'état d'alerte "dans quelques jours", a annoncé dimanche le chef de l'exécutif, Pedro Sanchez, pour qui "le plus dur est passé" et l'Espagne "a surmonté la grande vague de la pandémie".
Plus encore, les touristes étrangers seront de nouveaux accueillis à "partir du mois de juillet" en Espagne, une manière de relancer l'un des secteurs les plus touchés par la crise du coronavirus, qui joue un rôle fondamental dans la croissance économique et la création d'emplois dans le pays ibérique.
"Il y aura une saison touristique cet été", a lancé M. Sanchez, invitant les touristes espagnols et étrangers à planifier leurs vacances, et les professionnels du secteur à préparer la reprise de leur activité dans les prochains jours.
"La sécurité et la durabilité", sont les deux piliers principaux sur lesquels repose le plan de relance du tourisme espagnol prôné par l'exécutif, qui s'est engagé à garantir que les touristes "ne courent aucun risque et qu'ils n'apportent pas non plus de risques au pays".
Et pour assurer une reprise en douceur du tourisme international, le gouvernement a annoncé la veille que la quarantaine imposée, depuis le 15 mai aux visiteurs étrangers pour éviter l'importation de nouveaux cas de coronavirus durant le déconfinement progressif du pays, "sera levée le 1er juillet".
"Le plus dur est derrière nous. En juillet nous allons ouvrir graduellement aux touristes internationaux, lever les mesures de quarantaine, et assurer les plus hauts standards de santé et sécurité", a écrit la ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération, Arancha Gonzalez Laya, sur son compte Twitter.
Malgré les progrès réalisés dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, qui a fait 26.834 morts et infecté 235.400 personnes en Espagne, le gouvernement ne cesse d'appeler les citoyens à faire preuve davantage de prudence et de responsabilité, et de continuer à respecter les mesures imposées par l'état d'alerte, prévu jusqu'au 7 juin, pour éviter une résurgence du virus.
"Nous sommes à un pas de la victoire mais nous devons nous rappeler que le virus n'a pas disparu et que nous devons le maintenir à distance", a prévenu M. Sanchez, ajoutant "il est indispensable (...) de ne pas nous relâcher".
Alors que l'Espagne s'approche de la victoire, beaucoup sont impatients de voir les restrictions levées, tandis que d'autres s'inquiètent d'une éventuelle deuxième vague de coronavirus, comme cela s'était produit dans d'autres pays.