Le gouvernement "évaluera l'opportunité de contribuer au succès du processus" de réorganisation de LATAM, qui est "une entreprise stratégique pour le Chili", a indiqué le ministère des Finances dans une déclaration, soulignant que ce processus permettra à la principale compagnie aérienne d'Amérique latine, née de la fusion de LAN au Chili et de TAM au Brésil, "de continuer à fonctionner".
"La connectivité aérienne étant un élément fondamental de l'intégration humaine et logistique de notre pays, et étant donné le rôle central que LATAM joue à cet égard, le gouvernement espère qu'une réorganisation de l'entreprise permettra la continuité opérationnelle de l'entreprise", a ajouté le ministère dans un communiqué publié quelques heures après l'annonce du numéro un latino-américain du secteur aérien de sa déclaration en état de faillite et la demande sa mise sous protection devant la justice américaine.
"Dans le but de maintenir autant d'emplois que possible et pour que les Chiliens puissent compter sur ce moyen de transport pour atteindre leurs destinations à travers le pays et le monde", le gouvernement évaluera "la commodité et l'opportunité de contribuer au succès du processus de réorganisation de Latam", a relevé le ministère chilien des Finances.
Outre les 10.000 emplois directs qu'elle génère au Chili, les 2.000 fournisseurs de LATAM Airlines, dont beaucoup de PME, assurent près de 200.000 emplois indirects, a rappelé le ministère chilien, ajoutant que d'importants secteurs économiques dépendent des services fournis par la compagnie aérienne, dont les importations industrielles et les exportations agricoles, le tourisme et les mines.
LATAM Airlines, numéro un latino-américain du secteur aérien, s'est déclarée en état de faillite et a demandé sa mise sous protection devant la justice américaine, devenant ainsi le premier opérateur d'envergure à déposer le bilan sous l'effet de la crise sanitaire liée au coronavirus.
"Compte tenu de l'impact de la crise générée par le Covid-19 sur l'industrie aéronautique, LATAM a été contrainte de prendre une série de décisions extrêmement difficiles au cours des derniers mois", a déclaré son PDG Roberto Alvo, dans une vidéo.
"Le groupe LATAM Airlines et ses filiales au Chili, au Pérou, en Équateur et en Colombie se sont engagées dans une réorganisation volontaire sous la protection du chapitre 11 aux États-Unis", a ajouté M. Alvo.
Cette procédure permet aux entreprises n'arrivant plus à rembourser leur dette de se restructurer à l'abri des créanciers.
La compagnie, qui a annoncé mercredi une reprise encore très partielle de ses vols en juin, a précisé que cela n'aurait aucun effet immédiat sur son activité de transport de passagers ou de marchandises.
Basée au Chili, LATAM suit ainsi la même trajectoire que son plus proche concurrent, le colombien Avianca Holdings.
En avril dernier, la compagnie latino-américaine avait réduit ses vols de 95% et suspendu la totalité de ses liaisons internationales en raison de la propagation de l'épidémie, qui a impacté l'ensemble du secteur aérien commercial mondial.
LATAM a annoncé mi-mai le licenciement de 1.400 employés de ses filiales au Chili, en Colombie, en Équateur et au Pérou, une décision qui s'ajoute à un programme de départ volontaire à la retraite pour quelque 800 personnes.
LATAM Airlines dessert 145 destinations dans 26 pays et est directement présente en Argentine, au Brésil, au Chili, en Colombie, en Équateur et au Pérou.