De la déclaration de l'état d'urgence sanitaire, à l'imposition du couvre-feu partiel national, puis la fermeture des écoles et la suspension des vols internationaux, en passant par l'intensification des tests outre les mesures économique et sociale adoptées en réponse à la pandémie, le gouvernement panaméen a traversé un long chemin avant d'arriver à l'étape actuelle de déconfinement qui devait passer par six phases avant de revenir à une situation normale.
Cependant, l'incapacité d'aplatir la courbe voire l'accélération de la propagation de l'épidémie ces derniers jours interpellent les autorités et appelle une révision des mesures enclenchées pour gérer une crise sans précédent. Le nombre de cas de contamination ne cesse d'augmenter dépassant la barre de 15.000, alors que le nombre de décès se chiffre à plus de 360 morts. Des chiffres qui restent élevés pour un pays de 4,5 millions d'âmes.
Ainsi, depuis le lancement de la première phase du plan de gouvernement pour alléger les mesures de confinement le 13 mai dernier, la cadence de contamination et de mortalité liées au Covid-19 a enregistré une hausse accrue variant entre 250 et 450 cas par jour.
La hausse notable ces derniers jours du nombre de cas et de décès liés à l'épidémie de coronavirus, a été confirmé récemment avec l'enregistrement de 514 cas de contagion, soit un record jamais recensé depuis l'apparition de la maladie.
Le ministère de la santé a attribué cette remontée des cas d'infections aux rassemblements en masse, notamment dans les stations de bus de la capitale, appelant les citoyens et les professionnels du secteur de transport à respecter les mesures de prévention visant à freiner la propagation de l'épidémie.
De son côté, la responsable de la direction de la santé publique, Nadja Porcell a insisté sur l'impératif de maintenir la vigilance à tous les niveaux car le virus continue de se propager.
Devant cette situation, les autorités sanitaires ont affirmé qu'elles n'excluent pas un nouveau confinement sanitaire général, après celui imposé du 24 mars jusqu'à dimanche dernier, si le nombre de contamination continue de grimper.
Mais le gouvernement du président Laurentino Cortizo, qui s'apprête à achever sa première année au pouvoir, doit faire face à un autre défi aussi grave que les conséquences politiques et sociales de cette crise sanitaire, à savoir les implications économiques de la crise.
C'est pour cela que le gouvernement a entamé la deuxième phase de son plan de reprise des activités économiques, qui concerne la relance des activités des secteurs industriel, de la construction et des mines et la réouverture des lieux de culte, parcs et espaces sportifs dans la limite de 25 % de leur capacité, avec le port obligatoire des masques et le respect de la distanciation sociale.
Pour minimiser l'impact économique de la crise, Panama a du recourir aux institutions financières internationales pour emprunter près de 2,5 milliards de dollars, dont un milliard a été consacré à l'acquisition de matériel médical et à l’aide aux familles dans le besoin.
Le ministre de l'Economie et des finances, Hector Alexander a affirmé au parlement que son département devrait faire appel à plus de financement international pour affronter la crise, sachant que le Panama ne dispose pas de banque centrale lui permettant une marge de manœuvre dans sa gestion de ses finances.
Au vu de la situation actuelle, et malgré les efforts consentis, cette crise sanitaire sans précédent ainsi que ses répercussions économiques représentent une bataille de longue haleine loin d'être gagnée pour le gouvernement panaméen.