"La stratégie adoptée par le Royaume pour endiguer la propagation de la Covid-19 repose sur des mesures visant à préserver la santé publique et à renforcer les aspects social et économique pendant les différentes phases de lutte contre la pandémie, soit depuis le début de son émergence ou durant la période actuelle marquée par la mise en place d'un allègement progressif du confinement, selon une vision et des décisions claires", a souligné M. Laftit, en réponse à une question centrale à la Chambre des représentants.
Il a, dans ce sens, évoqué le décret-loi portant sur les dispositions relatives à l'état d'urgence sanitaire et aux procédures de sa déclaration, qui offre un cadre juridique approprié pour le gouvernement en vue de prendre les dispositions nécessaires à la lutte contre "toute menace sanitaire" telle que la pandémie du coronavirus, (Covid-19), d'encadrer les décisions adoptées sur les plans économique, social ou environnemental, et de suspendre certaines activités et tous les délais prévus dans les textes législatifs et réglementaires en vigueur, outre la fermeture des frontières.
Le ministre a affirmé que la gestion par les pouvoirs publics de cette conjoncture exceptionnelle a permis de maîtriser la situation épidémiologique et d'éviter au Maroc le pire des scénarios, en particulier en terme de personnes infectées et de nombre de décès, mettant en avant la création du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), mis en place sur Hautes instructions royales, pour prendre en charge les dépenses de mise à niveau du dispositif médical, soutenir l'économie nationale pour faire face aux chocs induits par cette pandémie, préserver les emplois et atténuer les répercussions sociales de la pandémie.
Il a, à cet égard, souligné l'adhésion du ministère de l'intérieur à la mise en oeuvre des hautes orientations royales, avec sérieux, persévérance et abnégation, tout en offrant un climat favorable et adéquat pour la bonne coordination entre les différents services relevant du département, notant la contribution du Comité de pilotage de la gestion de crise, en coordination entre les différents intervenants, à travers la création de centres de pilotage centralisés chargés du suivi de la situation et de la proposition des mesures à entreprendre.
Sur le plan territorial, M. Laftit a expliqué que les Centres provinciaux de coordination ont joué un rôle primordial dans l'activation de la stratégie sanitaire et dans la coordination des efforts des différents acteurs, dont les conseils élus, saluant la mobilisation de l’ensemble des cadres médicaux et para-médicaux, des membres des Forces armées royales, des agents et auxiliaires d’autorités locales, de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie Royale, des Forces auxiliaires et de la Protection civile, ainsi que les cadres des départements gouvernementaux concernés pour leur travail exceptionnel, leur abnégation et l’esprit de responsabilité dont ils ont fait preuve durant cette crise.
Il s'est, également, dit fier de la mobilisation nationale sans précédent de toutes les composantes du peuple marocain, en vue d'endiguer la propagation de la pandémie du coronavirus (Covid-19) et des initiatives entreprises par les pouvoirs publics pour protéger la sécurité sanitaire des citoyens, précisant que les résultats positifs ont été enregistrés grâce à la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI et aux mesures préventives et proactives prises pour lutter contre la propagation du virus et faire face à ses répercussions sanitaires et socio-économiques.
S'arrêtant sur les mesures entreprises pour la gestion des phases actuelle et prochaine, M. Laftit a indiqué que le gouvernement a mis en place, en toute responsabilité, une vision encadrée et intégrée à travers des décisions fondamentales, dont la prolongation d'un mois de l'état d'urgence sanitaire dans tout le Royaume, jusqu'au 10 juillet prochain, afin de doter les autorités publiques de moyens nécessaires pour la gestion de la crise et la mise en oeuvre du plan d'allègement du confinement, compte tenu de la situation épidémiologique dans chaque province et préfecture, de manière progressive, à partir du 11 juin.
Ces décisions concernent également le regroupement des cas actifs de la Covid-19 ainsi que les futurs cas positifs dans deux structures hospitalières dédiées pour accélérer à partir du 20 juin le processus de levée progressive du confinement, a-t-il précisé, relevant que ces mesures visent à concilier entre protection de la santé des citoyens, nécessités économiques et préparation du retour à la vie normale.
Le ministre a, également, souligné que la stratégie adoptée par l'Etat a été élaborée depuis le début de la pandémie et durant toutes ses phases en concertation et en coordination entre toutes les composantes du gouvernement.
Concernant la décision de regrouper les cas actifs et les futurs cas positifs dépistés dans deux établissements hospitaliers spécialisés à Benslimane et à Benguerir, il a souligné que cette action reflète le besoin d'ouvrir la voie aux autres hôpitaux du Royaume de soigner tout genre de maladie, de protéger les cas infectés et leur entourage familial et professionnel ainsi que de diminuer la durée du traitement, tout en leur offrant la protection nécessaire et toutes les conditions d'hébergement et de suivi médicale, relevant que cette décision pourrait favoriser l'accélération de la mise en oeuvre du plan d'allègement du confinement.
La réussite de la décision liée à l'allègement du confinement, a-t-il poursuivi, a exigé l'instauration de conditions favorables basées sur quatre principes, à savoir l'adoption du plan d'allègement en tant que principe de base à travers des mesures générales qui concernent tout le territoire national et d'autres au niveau local dédiées à chaque zone d'assouplissement.
Le deuxième principe concerne la mise en oeuvre progressive des mesures selon l'évolution de la situation épidémiologique, tandis que le troisième vise à accorder l'importance à la dimension locale, en prenant en considération les écarts constatés entre les différentes régions, étant donné que le Royaume a été divisé en deux zones distinctes, "la Zone d'assouplissement 1" qui comporte 59 préfectures et provinces et "la Zone d'assouplissement 2" composée de 16 provinces et préfectures, a ajouté le ministre.
Le quatrième principe concerne la souplesse et la possibilité de révision suivant les probabilités épidémiologiques, dans le sens où une province ou une préfecture peut être reclassée suivant le nombre des cas confirmés, a-t-il fait savoir.
Il a précisé que le passage progressif d'une phase à l'autre passera par une évaluation des mesures à prendre et des conditions à réunir au niveau de chaque province ou préfecture, par des comités de veille et de suivi, présidés par les walis et gouverneurs et composés des représentants du ministère de la Santé et des services extérieurs des départements ministériels concernés et des services de sécurité, ajoutant que les préfectures et provinces seront reclassées chaque semaine sur la base de critères déterminés par les autorités sanitaires.
Pour assurer la réussite de cette opération, il était nécessaire que le gouvernement confie aux walis et gouverneurs la prérogative de prendre les mesures d’allègement des restrictions, en vertu du décret de prorogation de l'état d'urgence sanitaire, a-t-il expliqué.
Il a également évoqué la décision de regrouper les cas actifs et les futurs cas positifs au niveau de deux établissements sanitaires spécialisés à Benslimane et Ben Guerir, affirmant que cette démarche s'appuie sur le besoin de permettre aux hôpitaux du Royaume de prendre en charge les autres maladies, de protéger les personnes contaminées et leurs entourages familial et professionnel, de réduire la période de traitement et d'assurer une prise en charge, des conditions d'hébergement et un suivi médical adéquats.
Cette orientation permettra d'avoir une vision globale et précise de la carte épidémiologique et d'accélérer la mise en oeuvre des différents aspects du plan d’allègement du confinement sanitaire, en amorçant de nouvelles phases à partir de la semaine en cours, a-t-il souligné.