Ce secteur durement touché par cette crise inédite à l'instar de l'ensemble des métiers de bouche et d'autres secteurs économiques a besoin de mesures urgentes à même d'amorcer une relance tant attendue de l'activité et ce, dans les meilleures conditions sanitaires.
L'activité "traiteur" contribue largement au développement social et économique au Royaume, étant un véritable pourvoyeur d'emploi à une large frange de jeunes marocains et à des milliers de salariés d'une manière directe et indirecte, participant ainsi à l'essor de l'économie nationale.
Cette pandémie a entraîné dans son sillage l'ensemble des composantes du secteur, à l'instar des serveurs, cuisiniers, techniciens d'animation audio et les photographes, etc. Ces métiers craignent tous le risque de faillite qui fait planer le spectre d'un chômage de masse.
Les traiteurs s'attendent à ce que le Département de l'Artisanat réagisse à leurs revendications, en atténuant, provisoirement, l'impact néfaste sur le secteur, dans la perspective d'entamer le dialogue entre les parties prenantes pour identifier des solutions définitives afin de réglementer le métier du traiteur.
Le secteur a été touché directement par les circonstances exceptionnelles que traverse le Maroc au même titre que les autres pays du monde en raison de la pandémie, dans la mesure où il a subi des pertes financières engendrées par l'arrêt brutal des activités avec toutes les contraintes qu'une telle situation impose, a souligné, dans une déclaration à la MAP, le président de la Fédération des Traiteurs Professionnels du Maroc (FTPM), Lahbib Saadi.
Les professionnels sont exposés à d'énormes dégâts sur les plans financier et social, après l'annulation des cérémonies et des fêtes de mariage à travers le Royaume, pour préserver la sécurité et la santé des clients, a-t-il déploré, ajoutant que la Fédération a appelé l'Exécutif à accélérer l'octroi des crédits sans intérêts aux professionnels avec remboursement différé après le mois d'avril 2021 pour honorer les différents engagements des professionnels.
La FTPM appelle également, selon M. Saadi, à "l'exonération des impôts dus par les entreprises du secteur au titre de l'exercice 2020, en le considérant une année blanche et l'annulation des intérêts produits par le report des échéances des crédits à la consommation contractés par les traiteurs et l'allègement des conditions d'accès aux crédits des auto-entrepreneurs".
A cet égard la fédération a préconisé le prolongement du versement des indemnités des employés à travers la sécurité sociale, puisque les traiteurs professionnels ne pourront pas reprendre leurs activités au lendemain de la levée de l'état d'urgence sanitaire et du confinement, a-t-il expliqué, relevant la nécessité de soutenir les professionnels pour couvrir les loyers et de réviser à la baisse les droits de douane sur les biens importés utilisés par les traiteurs.
Pour ce qui est des petits traiteurs, M. Saadi a indiqué que les professionnels plaident pour un soutien de l'Etat sous forme d'équipement des cuisines, leur permettant de travailler dans un cadre légal qui garantit leurs droits conformément aux lois en vigueur", notant que les professionnels réclament aussi un accès souple au financement pour reprendre leurs activités et investissements, pour palier le risque imminent de faillite induit par le cumul de plusieurs engagements tels que les chèques émis en faveur de leurs fournisseurs.
Et de poursuivre que la fédération a pris plusieurs mesures, notamment, l'organisation d'une campagne de sensibilisation couvrant l'ensemble des membres pour informer sur la gravité de la situation épidémiologique, par le biais de plusieurs vidéos et dépliants diffusés sur les réseaux sociaux ainsi que la création d'une plateforme d'information numérique interne qui vise le traitement des problèmes rencontrés par les traiteurs.
Parmi ces problématiques, figurent le cumul des loyers mensuels relatifs aux locaux commerciaux des professionnels, les avances déjà perçues par les traiteurs en contrepartie de l'organisation d'un événement rendue impossible par la pandémie, l'obligation de régler les primes d'assurances des véhicules et les pertes engendrées par l'expiration des produits périssables.
Ces problèmes ont nécessité des efforts colossaux pour identifier des solutions adéquates et prendre des mesures efficaces, grâce à la tenue des réunions à distance quotidiennes, la publication des circulaires à l'adresse des membres leur incitant à respecter la loi et à unifier les avis pour préserver la pérennité du secteur et garantir la satisfaction des clients qui se sont montrés compréhensifs.
M. Saadi a réitéré son appel pour "sortir le secteur du chaos et de mettre fin à la concurrence anarchique de la part des intrus dont pâtissent les professionnels" en œuvrant de concert avec l'ensemble des partenaires pour mettre en place un cadre légal servant à organiser la profession et permettant aux opérateurs de protéger leurs intérêts et offrir des services à la hauteur au client marocain.