"Un tournant décisif dans le parcours des étudiants, l'épreuve du baccalauréat s’annonce cette année dans une ambiance électrique, perturbée par une suspension précoce des cours et un confinement loin des professeurs et des bancs de l'école, ce qui a imposé un changement total des habitudes de préparation, notamment le travail collectif et les cours de soutien intensifs", a déclaré à la MAP le coach scolaire Ahmed Mediouni.
Face à une pression inédite pour assurer leur ticket de passage aux études supérieures, les candidats ont dû s’adapter à la situation et créer un nouveau protocole de préparation plus autonome.
Le spécialiste a ainsi souligné que les élèves étaient amenés à s’auto-coacher et à développer leur autonomie aux niveaux des différentes étapes d’apprentissage et de préparation d’examens, en l'occurrence la recherche d’information, le classement des priorités, l’organisation du travail et l’évaluation.
Dans un climat sous haute tension, les bacheliers 2020, amenés à doubler leurs efforts, tireront certainement un grand profit de cette rude épreuve, qui leur permettra de développer et d’améliorer leur indépendance, maillon des études universitaires et un défi majeur pour les élèves à la fin du cursus secondaire, a estimé M. Mediouni.
La crise sanitaire a également permis aux élèves de se brancher davantage à la toile via des plateformes d’apprentissage électroniques et des réseaux sociaux, qui ont connu une flambée de groupes de préparation aux épreuves du baccalauréat, a-t-il poursuivi.
Les candidats étaient obligés de poursuivre leurs cours à travers des portails virtuels créés par le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique afin de mettre à leur disposition des cours dédiés à cette phase et permettre aux cadres éducatifs de créer des ponts de communication interactive avec les apprenants, le but étant d’assurer la réussite scolaire et de les accompagner à distance, a fait savoir le spécialiste.
Ainsi, le coronavirus a été l’occasion d’initier les futurs bacheliers aux TICE (Technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement), d’aiguiser leurs aptitudes en la matière et de s’ouvrir sur l’apprentissage à travers les Moocs (formation en ligne ouverte à tous), outil nécessaire pour la recherche et les études supérieures.
Selon le coach, "la transition à l’enseignement universitaire serait certainement plus fluide pour la promotion de cette année!"
En dépit de la conjoncture difficile, le Maroc a choisi de maintenir l’organisation de cette échéance nationale importante, laquelle constitue une étape décisive dans le cursus scolaire de centaines de milliers d’élèves, mais sans pour autant négliger la sécurité des candidats, des cadres pédagogiques et administratifs, et de l'ensemble des intervenants.
Dans ce sens, le ministère a mobilisé des ressources supplémentaires pour la préparation des épreuves, formant ainsi 178 commissions, comprenant 1.040 membres chargés de rédiger 534 sujets, 228 personnes pour l’équipe technique chargée de l’impression et de la reproduction des épreuves, 107 membres de l’équipe de réserve, 91.143 personnes chargées de la surveillance et 31.281 autres en charge des corrections.
Un total de 2.155 centres de d'examen ont été mobilisés, contre 1.500 en 2019, répartis en 100 salles couvertes, 145 amphis et 1.910 établissements scolaires, avec une limite de 10 candidats par salle.
Afin d'améliorer les procédures organisationnelles, les mesures préventives nécessaires seront prises, notamment la désinfection des couloirs, bureaux, installations sanitaires et autres espaces de travail, équipements, fournitures, enveloppes, documents, véhicules de transport et espaces destinés au stockage et à la sécurisation des épreuves
Par ailleurs, la prise de température des candidats, le respect de la distanciation sociale et la mise en place de mécanismes organisationnels seront prévus, souligne le ministère, ajoutant que des gels désinfectants seront à disposition des candidats, avec obligation de se désinfecter les mains et de porter un masque de protection et l'interdiction de tout échange de fourniture entre candidats.