Dans une décision saluée par les acteurs économiques mais redoutée par les responsables de la santé publique, le président a levé conditionnellement l'ordre de cessation des déplacements à destination et en provenance de Nairobi et d'autres comtés qui enregistrent pourtant une flambée des cas de Covid-19.
les Kényans ont maintenant 21 jours pour se comporter normalement tout en se conformant aux mesures préventives en vigueur, au risque d'être contraints à un nouveau confinement si la crise sanitaire s'aggrave.
"En rouvrant Nairobi, Mombasa et Mandera, nous courons plus de risques que nous ne l'étions lorsque les restrictions étaient en place. Nous devons donc faire preuve d'un optimisme prudent", a affirmé le président dans un discours retransmis sur la télévision nationale.
Il a cependant averti qu'il sera contraint de revenir au premier verrouillage si les schémas d'interactions et les données sur le terrain montrent que la courbe de la pandémie s'aggrave dans le pays.
"Il existe des preuves tangibles suggérant que les pays qui se sont ouverts sans protocoles appropriés ont connu de graves vagues d'infections", a tenu à rappeler le président, ajoutant que le gouvernement est parvenu à un consensus sur le fait qu'il "existe un niveau de préparation raisonnable pour permettre la réouverture du pays".
Et pour permettre à la première économie d'Afrique de l'est de renouer avec la croissance, M. Kenyatta a annoncé la reprise à partir du 1er août des vols internationaux de à destination du Kenya, dans le cadre d'une levée progressive des mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus.
"Le trafic aérien de et à destination du territoire national reprendra de manière effective le 1er août", a affirmé le président Kenyatta qui a aussi décidé que le trafic aérien national reprenne le 15 juillet conformément aux directives du ministère de la Santé et des Transports.
Cette décision est de nature à donner une bouffée d'oxygène au secteur touristique dans le pays. Le ministre en charge de ce département, Najib Balala, avait en effet annoncé que le Kenya a perdu 50% de ses revenus touristiques annuels en raison de la pandémie de coronavirus, ce qui se traduit par des pertes estimées à 81,8 milliards de shillings (environ 810 millions de dollars) sur la base des revenus de l'an dernier, où le secteur a généré 163,6 milliards de shillings (1,6 milliard de dollars).
"Nous avons entamé les premier et deuxième trimestres de l'exercice 2019/20 avec une croissance touristique énorme. Cependant, les performances ont été réduites par le coronavirus", a déploré Balala en recevant le rapport du Comité national de pilotage de la crise du tourisme sur «l'impact de Covid-19 sur l'industrie du tourisme au Kenya», qui guidera la reprise de l'industrie du tourisme.
Cette décision devra permettre aussi à Kenya Airways (KQ), cloué au sol depuis trois mois sous l'effet de la pandémie de coronavirus, de reprendre ses vols intérieurs dans "les prochains jours" et aussi internationaux début août.
La compagnie aérienne déficitaire et en voie de nationalisation a perdu environ 10 milliards de shillings (environ 100 millions de dollars) jusqu'à présent en raison de la pandémie et des blocages associés, avait annoncé son PDG, Allan Kilavuka.