Mené selon une approche participative impliquant l'ensemble des parties prenantes, cet avis jette la lumière sur les aspects relatifs à une mutation responsable des modes de production et de consommation d'énergie ainsi que des externalités socioéconomiques et environnementales de cette mutation.
S'exprimant à cette occasion, le président du CESE, Ahmed Reda Chami, a indiqué que le Maroc peut devenir "un champion du monde" dans le domaine des énergies renouvelables, mettant en avant le potentiel éolien et solaire "exceptionnel" dont dispose le Maroc.
M. Chami a, à cet égard, appelé à s'investir davantage pour accélérer le processus de la transition énergétique, rappelant les multiples acquis engrangés par le Royaume à travers sa stratégie énergétique adoptée en 2009.
"Il s'agit maintenant d'aller plus loin et plus vite", a souligné M. Chami qui a mis en relief les retombées "extrêmement positives" de l'accélération de la transition énergétique aussi bien sur les citoyens que sur les entreprises.
"D'abord notre dépendance énergétique va vraiment baisser" pour atteindre un taux qui peut aller jusqu'à 17% en 2050, a-t-il relevé.
De même, le pouvoir d'achat du citoyen va augmenter parce que l'électricité sera moins chère, au moment où la compétitivité des entreprises surtout industrielles va être renforcée, a ajouté le président du CESE.
M. Chami a également mis en avant les avantages des opérations de dessalement de l'eau et appelé à développer la mobilité électrique.
Il a en outre affirmé que l'exploitation de ces différents gisements serait à même d'ériger le Maroc en tant qu'exportateur de l'énergie soit électrique ou sous forme d'hydrogène vers l'Europe principalement, ce qui va renforcer "notre position géostratégique avec ce partenaire extrêmement important".
Pour sa part, Abdellah Mouttaqi, rapporteur de la thématique de la transition énergétique, a appelé à la mise en place d'une nouvelle stratégie pour accélérer la transition énergétique et installer le Maroc dans la croissance verte, notant que la réussite de cette stratégie passe par "une révision de la gouvernance du secteur notamment celui de l’électricité et hydrocarbures".
Elle passe également, poursuit-il, par l'appropriation technologique et la participation de l'ensemble des parties prenantes, et ce par le biais d'une charte nationale de la transition énergétique.
Cette stratégie doit être basée sur la valorisation du potentiel de l'efficacité énergétique, de la production décentralisée et de la digitalisation, a estimé M. Mouttaqi, mettant l'accent sur la nécessité d'aller vers des filières d'avenir autour de l'hydrogène pour la production de molécules vertes.
Il a ainsi souligné l'impératif d'électrifier davantage le mix-énergétique avec comme origine l’hydrogène renouvelable, notant qu'en ce faisant, tous les indicateurs à savoir la dépendance énergétique, la dépendance aux produits pétroliers, ou encore la qualité de l'air vont inéluctablement s'améliorer.
Toutes ces nouvelles orientations et bien d'autres vont ériger le Maroc en tant que fournisseur bien positionné capable d'exporter de l’électricité verte vers ses partenaires européens, a ajouté M. Mouttaqi.
Conformément à l'article 6 de la loi organique N 128-12 relative à son organisation et à son fonctionnement, le CESE s'est auto-saisi aux fins de produire cet avis sur la transition énergétique. Ainsi, le Bureau du Conseil a confié à la Commission chargée de l'environnement et du développement durable l'élaboration de cet avis.