"L'opinion publique a été récemment alarmée par l'annonce du projet de restauration du Café Maure de la Qasbah des Oudaias, l’un des symboles du patrimoine culturel de la ville de Rabat classée au titre du patrimoine mondial", ont-elles souligné dans un communiqué conjoint, publié suite à une réunion tenue, mardi, en présence du président de l’Association Ribat Al-Fath, Abdelkrim Bennani, du président de l’Association Rabat Salé Mémoire, Fikri Benabdallah, du Wali de Rabat Salé Kénitra et du directeur régional du ministère de la Culture.
Ce projet vise à favoriser le retour aux véritables composantes structurelles et architecturales originelles du lieu telles que attestées par différents travaux et supports photographiques d’époque et préalablement recommandées par l’étude d’impact patrimonial – EIP - établie en la circonstance.
Sur le plan structurel, cet espace emblématique souffre de graves problèmes dus à des ajouts hors norme constituant aujourd’hui des vices cachés tels que l'érosion des sols d’assises du café, la fragilisation des contreforts, la corrosion des aciers des dalles en béton armé, l'infestation et la dégradation des poutres en bois soutenant les banquettes en encorbellement sur falaise et l'absence de fondations des poteaux de la structure en béton armé, expliquent les deux parties.
Ces constats, soumis en séance aux deux associations, relèvent des diagnostics établis par le laboratoire, le bureau d’étude spécialisé et l’architecte, note le communiqué, ajoutant qu'à terme, cette situation met en péril la stabilité de ce lieu à haute fréquentation publique et touristique.
Sur le plan architectural, les deux associations assurent que le projet de restauration préservera l’identité immuable et originelle et réelle du lieu", ajoutant que cette option stratégique prendra le soin d’évacuer tout ajout ou appendices ayant, de fait, porté atteinte à l’intégrité architecturale historique de ce lieu de mémoire.
Dans ce sens les deux parties ont convenu deux dispositions, à savoir la concertation préalable future avec l’ensemble des acteurs concernés par le patrimoine, dont la société civile. Cette communication permettra d’éviter à l'avenir tout problème entravant l'adhésion collective aux projets de cette nature, tout en renforçant leur légitimité.
Concernant la deuxième disposition, elle porte sur la création de commissions de suivi de la réalisation de l’ensemble des projets sensibles impactant l’image et la mémoire de la ville de Rabat, poursuit la même source.
Et de conclure que la destinée du projet de restauration du Café Maure de la Qasbah des Oudaias offre à la collectivité œuvrant au service du patrimoine culturel l’opportunité d'ouvrir une nouvelle page pour une gestion partagée des questions du patrimoine.