Cette situation a aggravé les performances économiques et obligé le gouvernement à multiplier les efforts pour éviter le pire et renouer, dans les plus brefs délais, avec la croissance et le progrès.
Malgré le revers enregistré dans l'évolution de la situation épidémiologique dans le pays ibérique depuis la mi-août dernier - l'Espagne a dépassé mardi la barre des 600.000 cas confirmés et plus de 30.000 décès - le gouvernement s'efforce de poursuivre ses efforts répartis entre l'adoption de nouvelles mesures pour endiguer la propagation du virus et l'élaboration et l'adoption de programmes et de plans avec une approche prospective visant à soutenir et à aider les secteurs vitaux, tels que l'industrie, le tourisme et le secteur de l'emploi.
L'approche adoptée par l'Espagne pour faire face à cette situation sans précédent causée par la crise sanitaire du Covid-19 repose sur deux piliers principaux, à savoir la reconstruction et le renouvellement de l'économie avec rapidité car «le moment est venu de reconstruire et cela doit être fait le plus tôt possible, mais il ne s’agit pas de restaurer un bâtiment pour le remettre dans son état antérieur, mais de renouveler la construction de notre économie », comme l'a souligné Pedro Sanchez, chef du gouvernement espagnol, en annonçant la levée de l'état d'urgence sanitaire.
La reconstruction de l’économie espagnole repose sur un ensemble de programmes et de plans qui ont été élaborés dans un cadre consensuel entre toutes les parties et constituaient une réponse réelle et efficace pour faire face aux grandes pertes que les secteurs concernés ont subies au cours de cette année à la suite de la pandémie Covid-19, ce qui aiderait l’Espagne à atteindre son objectif de renouveler ses structures et construire son économie avec toutes ses composantes.
Cependant, cette construction et ce renouvellement du tissu économique espagnol nécessitent, comme l'a souligné M. Pedro Sanchez, l'unité, la cohésion et la solidarité entre les différents partis et forces politiques et sociaux, tout en soulignant l’impératif pour chacun de participer à l'effort afin de relever les défis posés.
Selon M. Sanchez, l’Espagne dispose de tout le potentiel pour aller de l’avant et réaliser des progrès. «Si l’Espagne le veut, elle le peut», a-t-il insisté, affirmant que «plus la volonté des forces politiques est forte et plus leur désir de consensus et de conclusion d’un accord est grand, plus la reprise et la reprise sont rapides».
Il a estimé que les plans économiques et sociaux lancés par le gouvernement qui visent à réaliser le décollage économique, la transition écologique, la numérisation, la cohésion sociale, l'égalité contribueraient à la consolidation de la reprise et de la croissance économique et permettraient ainsi de réaliser la reprise économique et sociale escomptée.
Pour réaliser les chantiers de reconstruction de l'économie espagnole afin qu'elle réponde aux conditions imposées par cette crise sanitaire sans précédent, les autorités se sont attachées à soutenir les secteurs les plus vitaux de l'économie nationale. Ainsi, elles ont mis l’accent sur la nécessité de changer le modèle énergétique et l'orienter vers la réalisation de l'objectif de neutralité carbone en plus des technologies modernes, de la numérisation, de la formation, de l'innovation et de la recherche scientifique, tout en apportant un soutien sous forme d’investissements aux secteurs les plus touchés par la crise tels que l'éducation, la santé, l'industrie automobile, le tourisme, la science et la numérisation.
Un accent particulier a été mis sur le secteur du tourisme, touché sérieusement par la crise, eu égard à sa valeur comme étant un pilier des composantes de l'économie espagnole, avec une contribution de plus de 12% du produit intérieur brut national.
En effet, l’Espagne a mis en place des stratégies pour venir en aide au secteur touristique avec un plan de relance de 4,2 milliards d’euros pour récupérer la confiance dans la deuxième destination touristique la plus prisée du monde.
Le secteur de l’automobile, l’un des plus affectés par cette crise sanitaire, a bénéficié également d’une stratégie d’une enveloppe de 3,75 milliards d’euros, outre la mise en place d’un fonds de 16 milliards d’euros pour soutenir les communautés autonomes dans leurs efforts de lutter contre la pandémie.
Ce programme, qui s'inscrit dans le cadre du plan de transition environnementale adopté par le gouvernement espagnol et qui aspire à rendre toutes les voitures neuves en Espagne sans émissions d'ici 2040, vise à développer l'industrie automobile, qui contribue à hauteur de 10% au PIB et offre 9% de postes d’emplois.
La stratégie espagnole pour la science, la technologie et l'innovation a également été adoptée fixant l'objectif principal de doubler les ressources financières publiques et privées affectées à ces secteurs au cours des sept prochaines années, pour atteindre 2,12% du PIB d'ici 2027.
Selon le ministre espagnol des Sciences et de l'Innovation, Pedro Duque, la stratégie repose sur une augmentation progressive des ressources destinées à la science jusqu'à atteindre la moyenne européenne (2% du PIB, contre 1,2% en 2018) dans le but de générer un tissu productif plus innovant et dynamique, d'améliorer la compétitivité et la qualité de l'emploi et de garantir la durabilité du système de sécurité sociale.
En plus de mesures visant à faire face au Covid-19 pour réduire le taux de contamination et contrôler la propagation du virus, le gouvernement espagnol insiste sur le fait que sa priorité fondamentale demeure la réalisation de la reprise économique.