Loin du souvenir des grandes fêtes populaires et danses traditionnelles du temps où la population se retrouvaient sous les "Ramadas", ces constructions érigées en plein air pour l'occasion pour chanter et danser "la Cueca", une danse en couple pratiquée à travers tout l’Ouest de l’Amérique latine, les Chiliens se contenteront cette année de célébrer las Fiestas Patrias de manière virtuelle et austère.
Désormais, le "Dieciocho" (le dix-huit), qui célèbre la proclamation de la Première junte du gouvernement en 1810 marquant le début du processus d'indépendance (18 septembre) et le lendemain, connu sous le nom de "Jour de la Gloire de l'Armée du Chili" (19 septembre), sera sans compter avec les "Ramadas", ces constructions érigées en plein air pour l’occasion pour chanter et danser la Cueca.
Tout se fera chez soi, sans possibilité de rejoindre la famille habitant dans des zones toujours en confinement et les déplacements seront strictement contrôlés lors de ces festivités.
Dernièrement, le ministère de la Santé a annoncé le renforcement des contrôles sanitaires durant les vacances de la fête nationale du 17 au 19 septembre pour éviter une nouvelle hausse des cas d'infections au COVID-19.
Selon Paula Daza, la sous-secrétaire à la Santé publique, dans les zones où des rassemblements peuvent avoir lieu, des inspecteurs feront respecter la distanciation sociale et le port du masque et "si (ces mesures) ne sont pas respectées, (les citoyens) seront sanctionnés, en fonction du risque sanitaire", a prévenu Mme Daza, lors du point de presse quotidien de son ministère consacré à l'état de la pandémie dans le pays andin.
Jeudi, le président Sebastián Piñera a appelé, dans une allocution prononcée depuis le Palais de La Moneda, à respecter les restrictions sanitaires dans le contexte de la célébration des fêtes nationales.
A cet égard, le chef de l'Etat a déclaré que depuis l'arrivée du Covid-19 au Chili, "nous avons dû vivre avec des quarantaines, avec un couvre-feu et avec de nombreuses restrictions à notre liberté" pour préserver la santé publique.
"Nous ne voulons pas perdre en quelques jours ce que nous avons réalisé avec tant d'efforts et d'engagement au cours des six derniers mois", a ajouté le président.
Avec les mesures sanitaires, les familles pourront célébrer ce "Dieciocho" dans leurs maisons, dans des espaces ouverts, avec un maximum de cinq personnes en plus de celles qui vivent dans la maison, tout en ne dépassant pas un total de 10 personnes, en raison des restrictions en vigueur dans le pays, qui ont obligé le gouvernement à interdire toutes les festivités populaires à travers le Chili et à annuler le traditionnel défilé militaire du 19 septembre, organisé chaque année, dans le Parc O’Higgins à Santiago en présence des autorités civiles et militaires chiliennes et d'invités étrangers.
Des spectacles de danse et de chant seront également proposés de manière virtuelle afin de garder le tempo lors de ces Fêtes Patriotiques qui sont, avec Noël, la principale fête de l'année pour la majorité des Chiliens.
Toutefois, l'affichage du drapeau sur tous les édifices publics et particuliers du pays pour les fêtes nationales demeure obligatoire. Le drapeau chilien doit être en parfait état, et être obligatoirement mis sur un fond blanc ou sur la façade principale de manière horizontale ou verticale. Dans ce dernier cas, l'étoile doit toujours être dans le coin supérieur gauche de façon à être vue depuis la façade.
Depuis 1967, un décret suprême établit l'affichage du drapeau les 17 et 18 septembre comme étant obligatoire sous peine de 40.000 pesos d'amende.