La situation des professionnels est critique et s'aggrave continuellement puisque l'organisation de cérémonies et d'événements est toujours proscrite et les frontières restent fermées jusqu'à nouvel ordre. La demi-saison est bien là et pourtant l'espoir de revivre ces moments festifs s'est envolé.
Il s'agit probablement de l'un des secteurs les plus affectés par la pandémie. Depuis mars dernier, entre reports et annulations en cascade d'événements et manifestations majeurs, le secteur subit les conséquences d'une conjoncture internationale qui ne semble pas s'améliorer.
Certes, en cette période de crise, le virtuel a pris le devant de la scène mais pour les professionnels du secteur, les plateformes digitales ne pourront aucunement remplacer le présentiel pour une question de chiffre d'affaires.
En effet, la relance de ce secteur, dont la situation manque cruellement de visibilité quant à l'avenir, passe par deux facteurs, à savoir la reprise de l'événementiel présentiel et le maintien de la commande publique qui représente 80% de leurs chiffres d’affaires. Une commande qui s'est faite rare voire inexistante depuis le déclenchement de la crise.
Représentant 5% du PIB et rassemblant quelque 190 mille emplois, directs et indirects, cette industrie, pourvoyeuse d'activités, a connu une baisse inédite. Les professionnels ont vu leur chiffre d'affaires baisser de 90% et les faillites sont à l'ordre du jour.
Les restrictions des rassemblements, la fermeture des frontières étant toujours en vigueur, le milieu de l'évènementiel est à l'arrêt quasi-total.
De l'avis de Aziz Bouslamti, président du Groupement Professionnel des Prestataires de l'Événementiel du Maroc (GPPEM), depuis l'apparition du Covid-19, l'écosystème de l'industrie de l'événementiel est gravement sinistré et les perspectives d'avenir sont très sombres.
L'arrêt quasi-total des activités de cet écosystème dans son ensemble a gravement affaibli la trésorerie des opérateurs, a déploré M. Bouslamti dans une interview accordée à la MAP, estimant que les retombées économiques de cette industrie seront énormes.
"Déjà l'interdiction des rassemblements et des événements pour des raisons de sécurité sanitaire, que le GPPEM avait encouragé, a ébranlé ce secteur depuis le mois de mars ", a-t-il dit, ajoutant que l'avenir reste incertain, car l'organisation d'événements de tous genres n'est pas une priorité dans l'immédiat.
Selon lui, "bien que ces sociétés aient choisi la résilience comme posture, la crise qui les a rattrapés les a obligés à regarder la réalité en face", a-t-il dit, affirmant que "sans reprise rapide de l’événementiel présentiel, aucun espoir n'est permis aujourd’hui".
"Les grandes entreprises ne sont pas nombreuses dans le secteur. Ce sont plutôt les PME et les TPE qui représentent la majorité des opérateurs", a relevé M. Bouslamti, faisant savoir que bien que la majorité de celles-ci ait maintenu les emplois le plus longtemps possible, que d'autres aient bénéficié de l'aide aux salariés durant les 3 premiers mois, aujourd'hui beaucoup ont licencié ou entamé le licenciement de leurs employés.
L'organisation d'un événement sollicite 5 secteurs et 30 métiers, dont notamment, les hôteliers, les loueurs de salles de tous genres, les transporteurs aériens et terrestres, les traiteurs, les sociétés de son, en plus des techniciens de tous genres, interprètes et traducteurs, a précisé le responsable, ajoutant qu’à côté, il y a les agences de voyage et celles des médias, qui se réunissent tous autour des agences conseil en événementiel, s'occupant de la coordination de tous ces métiers pour la réussite d'un événement.
Face à un arrêt brutal de toutes sortes d'activités que personne n'aurait pu anticiper, les annulations des manifestations culturelles et sportives qui se sont enchaîné ont éminemment impacté l'écosystème de l'industrie de l'événementiel, considéré parmi les secteurs lourdement sinistré de cette saison estivale.