Cette étape connaîtra de nombreux enjeux liés à la crise épidémique de Covid-19, qui a impacté les différents secteurs productifs et par conséquent les revenus des ménages et le budget de l’État, a expliqué M. Essaid dans un entretien accordé à la MAP.
Ladite étape coïncide aussi avec la préparation à l'année électorale qui connaîtra le renouvellement de toutes les institutions élues, qu'elles soient nationales, locales ou professionnelles, a-t-il ajouté.
L'interaction de toutes ces variables requiert une feuille de route précise et claire, a-t-il précisé, soulignant la nécessité d'adopter une gestion publique basée sur les résultats et de réduire les délais de réalisation des projets et programmes, afin de s'adapter au contexte de la crise épidémique.
La gestion politique devra refléter la capacité à réagir aux attentes du citoyen et permettra de relever les défis imposés par la pandémie, a-t-il insisté.
Si l'épidémie de Covid-19 a montré en filigrane la solidité des liens sociaux et l'esprit de solidarité entre les Marocains, elle a révélé, en revanche, certaines lacunes au niveau social, liées particulièrement au secteur informel, une protection sociale faible des catégories vulnérables et une dépendance d'un nombre de secteurs au contexte international, a noté le chercheur.
En conséquence, l'étape actuelle, a martelé le chercheur, nécessite une réorganisation des priorités, dont la construction d'une économie solide et compétitive et la mise en place d'un modèle social intégré et durable, à travers une vision proactive et globale qui permet de corriger les déséquilibres et de réduire les disparités spatiales et sociales.
Il a, à cet égard, jugé nécessaire la mise en œuvre correcte des chantiers et des mesures périodiques afin d'atteindre les plus hauts niveaux du développement territorial, soulignant l'importance de la budgétisation axée sur les résultats, car elle permet une transition progressive d'une approche sectorielle/verticale limitée et étroite à une approche horizontale, plus globale et intégrée, basée sur le principe de partenariat entre l’État et les différents acteurs.
Cela permettrait d'implémenter des programmes et des projets de proximité en cette période difficile et d'assurer la bonne gouvernance dans l'exécution des investissements, ainsi que la rationalisation des dépenses, afin de relancer les secteurs économique et social impactés par la pandémie, selon Essaid.
Par ailleurs, la future entrée politique "ne serait pas normale et ne devrait donc pas être une étape de routine ou de transition entre deux étapes: politique/électorale, vu que cette période est marquée par une crise pandémique aux effets multiples et par les enjeux de la préparation des élections de 2021", a-t-il estimé.
À cet égard, il a déclaré que cette étape nécessite d'être à l'écoute des préoccupations des citoyens, d'accélérer la contribution effective à la production législative et de renforcer sa capacité à s'adapter aux changements sociétaux.
Il a également plaidé pour une approche socio-économique fondée sur la solidarité entre les différentes classes sociales, en particulier la classe moyenne, considérée comme source de stabilité et de prospérité économique.
La mise en œuvre du Registre social unique et le renforcement des mécanismes de protection sociale constituent des chantiers sociaux et stratégiques aux dimensions multiples, puisque la généralisation de la couverture sociale, à laquelle avait appelé Sa Majesté le Roi, permettrait la généralisation de l'assurance obligatoire des maladies et des indemnisation familiales au profit de tous les ménages à partir de janvier 2021, d'après le chercheur.
Le gouvernement est appelé à adopter des changements radicaux dans la gestion du système de protection sociale dans notre pays, surtout que la mise en œuvre de cette réforme est progressivement fixée d'ici cinq ans (2021-2025). Donc, il faut prendre un certain nombre de mesures apriori et d'accompagnement, notamment la réforme du cadre juridique et réglementaire et la mise à niveau des unités sanitaires pour assurer le bon fonctionnement et la pérennité de ce chantier.
Le Maroc vit une étape spéciale et divers défis qui nécessitent des efforts concertés de la part des forces politiques afin d'améliorer la performance politique, note M. Essaid.
Les priorités de la prochaine étape permettraient de reconstruire la société, de sortir des crises et de renforcer l'espoir en un avenir meilleur, a-t-il conclu.