«Par sa vision d’un Maroc meilleur pour tous, par sa volonté d’apporter la sécurité et la stabilité au peuple marocain, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a toujours considéré que le Sahara devait pouvoir révéler ce trait d’union entre le Maroc et sa profondeur africaine», a affirmé le professeur Heydt dans une lecture à la MAP du discours royal à l’occasion du 45ème anniversaire de la Marche Verte.
Pour cet éminent chercheur de l’Université de Haute Alsace – CUFEF Sciences de l’éducation Mulhouse, «il est donc tout naturel que ce soient d’abord des femmes, des hommes et des enfants qui y vivent qui sont à même d’exprimer, par la voix démocratique, la volonté du peuple », notant que «cet engagement civil doit se développer dans la vie économique, sociale, culturelle pour se traduire par l’aptitude d’un peuple qui s’engage».
Et de souligner qu’«il y a 45 ans, de nombreux Marocains se sont engagés pour cette Marche Verte…aujourd’hui ils sont en mesure de renouveler cet acte civique, grâce à un Souverain à leur écoute».
Revenant sur les fondements historiques et juridiques de la marocanité du Sahara, le professeur Heydt a rappelé la décision de la Cour internationale de Justice de La Haye et l’élan patriotique qui a marqué l’organisation de la glorieuse Marche Verte.
«De la place d’observateur qui est la mienne, je ne me permettrais pas de juger des bien-fondés historiques alors que de Hautes Instances internationales, comme la Cour Internationale de justice des Nations-Unies (La Haye), avait (octobre 1975), par un avis consultatif, statué en reconnaissant l’existence de liens juridiques d’allégeance entre les sultans du Maroc et les tribus sahraouies. Qui plus est, fort de cet avis, un mois plus tard, (novembre 1975), une foule très nombreuse de femmes et d’hommes, du nord au sud du Maroc, sous l’impulsion de feu Sa Majesté le Roi Hassan II, s’est engagée de façon patriotique pour former un mouvement civil profondément déterminé à entrer au Sahara pour reprendre civilement et pacifiquement son espace », a étayé le professeur Heydt dans sa lecture intitulée «la marche verte : un acte civique renouvelé pour un Maroc en plein essor».
Il a expliqué que «nul n’a la capacité de refaire l’histoire, tout au plus, certains pourront en tirer l’essentiel, la substantifique moelle, pour parfaire un avenir meilleur pour les peuples qui vivent dans ces régions».
Poursuivant son analyse concernant les fondements juridiques de la marocanité du Sahara, le professeur Heydt a affirmé qu’il prend en considération le fait que des Etats, des Organisations internationales reconnues et des peuples se soient prononcés à plusieurs reprises sur cette question, citant à titre d’exemple «les soutiens diplomatiques de plusieurs grandes puissances mondiales, européennes et africaines, mais aussi du monde arabo-islamique, qui ont manifesté une reconnaissance forte par l’ouverture, pour certaines, de représentations consulaires au Sahara».
Il a également rappelé que le parlement européen a donné son feu vert à l’extension des préférences tarifaires au territoire du Sahara après que la Commission européenne et le Maroc ont trouvé un accord sur un mécanisme de traçabilité permettant de définir l’origine des produits exportés depuis le territoire, mais aussi son accord à la conclusion d’un nouveau protocole de pêche avec le Maroc qui inclut explicitement le Sahara dans son champ d’application.
Il a ajouté dans le même contexte que l’organe exécutif de l’ONU, après s’être positionné à plusieurs reprises au fil des années, a à nouveau, par la voix de son Secrétaire général appelé de ses vœux une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara.
Evoquant l’essor économique des provinces du sud, le chercheur français a rappelé que «le découpage du territoire du Royaume en 12 collectivités territoriales, voulu par Sa Majesté le Roi, a volontairement misé à la fois sur une capacité d’évolution socio-économique mais aussi sur une maturité démocratique qui encourage une gestion régionalisée ».
Ce territoire, a-t-il ajouté, a connu et connaît en ce moment, par les grands projets énergétiques et maritimes, cette perspective vers un essor social dont il a grandement besoin.