Ce grand connaisseur du Maroc et du Maghreb est d'avis que les actes de déstabilisation fomentés par les milices séparatistes, auxquels l'opération des Forces Armées Royales a mis fermement un terme, ne sont qu'un moyen pour "attirer l'attention par la peur et les menaces".
"L'ONU et la communauté internationale doivent tenir l'Algérie responsable du rôle clé qu'elle a joué depuis le début" dans ce différend, ajoute ce spécialiste des questions internationales.
1- Le SG de l'ONU et le Conseil de sécurité appellent sans cesse à ne pas entraver le trafic civil et commercial régulier dans la zone tampon de Guergeurat. Comment expliquez-vous l'attitude perverse du "polisario" qui cherche à altérer le statu quo? Et pourquoi cette escalade maintenant?
Le polisario défie les appels de longue date du Secrétaire général de l'ONU et du conseil de Sécurité parce qu'il cherche à attirer l'attention par la peur et les menaces. Cette escalade porte préjudice au flux commercial désespérément nécessaire entre les provinces du Sahara, la Mauritanie et d'autres pays d'Afrique subsaharienne. Cette escalade du polisario peut paraître prendre une nouvelle forme, mais il s'agit de la même vieille intransigeance que nous avons vue depuis des décennies. Le polisario se nourrit des conflits, des menaces et de l'instabilité - sans cela, le polisario n'a aucune raison d'exister. Il veut que la communauté internationale se focalise sur le Sahara à travers l'escalade et les menaces - non pas en proposant plutôt une solution pacifique, durable et réalisable pour les Sahraouis qu'il prend en otage.
- Dans sa dernière résolution, le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à nouveau à la reprise du dialogue politique avec l'Algérie comme acteur clé pour résoudre ce conflit. Comment voyez-vous le rôle d'Alger, sachant que l'ONU insiste aussi sur le réalisme et l'esprit de compromis?
Il est tout à fait clair que l'Algérie n'est pas un spectateur innocent dans ce conflit vieux de plusieurs décennies - l'Algérie en est au cœur. Sans l’Algérie, le polisario ne serait pas un mouvement viable et il n’y aurait pas de conflit. L'ONU et la communauté internationale doivent tenir l'Algérie responsable du rôle clé qu'elle a joué depuis le début et aussi du rôle positif dans la résolution du conflit que ce pays pourrait jouer - s'il le voulait.
- Les États-Unis préviennent régulièrement contre le rôle des groupes terroristes transnationaux, comme Al-Qaïda et Daech, dans la crise sécuritaire au Sahel. Dans quelle mesure les agitations du "polisario" exacerbent-elles cette menace?
Les troubles fomentés par l’escalade du polisario sont très préoccupants pour les États-Unis, car les terroristes qui menacent notre pays ainsi que nos alliés prospèrent dans l’anarchie. Le conflit est une menace pour la sécurité parce que le polisario n'est pas un acteur crédible pour promouvoir la sécurité et la stabilité dans la région.