Un groupuscule d’activistes, affiliés à des partis de gauche, s'y sont donné rendez-vous, munis de quelques banderoles tout aussi jaunies par le temps que les discours désuets qu’ils sont venus piètrement débiter.
Mal leur en a pris. La liberté d’expression étant garantie à tous, plusieurs dizaines de patriotes marocains les avaient devancés sur les lieux. Dans un élan d’enthousiasme et de solidarité, ils ont formé, devant le siège de la chancellerie, un cordon orné des couleurs nationales, de pancartes et de banderoles.
On pouvait y lire notamment des appels à l’ouverture des camps de Tindouf devant la communauté internationale, à la libération des séquestrés de Tindouf, à l’arrêt immédiat du détournement des aides humanitaires et des provocations puériles des séparatistes en terre marocaine.
Drapés pour certains dans les habits traditionnels typiques aux provinces du Sud, les patriotes marocains ont bravé le froid d’une soirée pluvieuse pour livrer un rare spectacle de couleurs, de sons, de chaleur et d'acclamations de la bravoure dont ont fait montre les vaillants soldats des Forces Armées Royales à El Guerguarat.
A la faveur du soir naissant, un mégaphone amplifiait l’hymne national et les chants patriotiques qui ont bercé des générations de Marocains de Tanger à Lagouira, comme "Sawt Al Hassan", et "Lâayoune Iniya".
Visiblement pris de court devant tant d’abnégation, d’engagement sincère et de détermination, les pro-polisariens se sont agglutinés dans un coin face à l’ambassade.
Après de longs conciliabules et chuchotements, ils ont décidé, comme pour sauver la face, de dégainer leur attirail, leurs "armes fatales" : des banderoles orphelines qui ressassent l’appel désespéré au "référendum", l’option morte de sa belle mort et longtemps enterrée.
Pour faire semblant d’y croire, certains d'entre eux se sont livrés à leur exercice favori, rabâchant un monologue ennuyeux et ronronnant, qui reprend la même rhétorique habituelle de l’époque soviétique, saupoudrée d’évocations des droits de l’homme et bien sûr de l’incontournable disque perforé de "l'auto-détermination".
Sentant qu’ils prêchaient dans le désert et que le vide se creusait lamentablement en eux et autour d’eux, tant leur fatras de mensonges ne fait plus recette, ils ont changé de stratagème, en faisant jouer sur un haut-parleur une chanson hassanie, qui curieusement crie à leur félonie, à leur incurable imposture.
De l’autre côté, les Marocains du Danemark, drapeaux en mains, chantaient à l’unisson l’hymne national, que viennent ponctuer par intervalles des youyous, conférant au spectacle une ambiance festive et enjouée.
Dans une déclaration à la MAP, le président de l’Association Al Bayt Assahrawi Al Maghribi, Khalid El Ouardi, à l’origine de la manifestation de soutien à la marocanité du Sahara, a souligné la mobilisation constante de l’ensemble de ses compatriotes derrière SM le Roi Mohammed VI, et leur adhésion inconditionnelle à l’intervention du Maroc dans la zone tampon d’El Guerguarat pour en déloger les milices du "polisario".
"En tant que composante indissociable de la société civile marocaine, nous dénonçons avec la plus grande vigueur les provocations récurrentes des séparatistes et leurs agissements agressifs et inadmissibles à l’encontre de notre intégrité territoriale", a-t-il affirmé.
Même son de cloche du côté d’Anouar Touimi, président du Conseil consultatif dano-marocain, qui a vivement condamné "les agissements inacceptables des séparatistes du polisario au niveau du passage d’El Guerguarat".
"La présence documentée d'éléments armés du polisario dans la zone du passage frontalier est inadmissible et constitue une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU", a-t-il indiqué, soutenant que ces agissements fébriles, qui tentent désespérément d’altérer le statut de la zone, constituent une entorse au processus politique en cours sous l’égide des Nations-Unies, et une menace réelle de déstabilisation.
De son côté, le président de l’Observatoire scandinave de la communication, Ahmed Sghir, a estimé que l’intrusion aventurière des milices du "polisario" dans la zone tampon équivaut à "un baroud d’honneur ne pouvant émaner que d’une bande isolée et en perte de repères, dans un monde en pleine mutation".
"La dégénérescence de la bande séparatiste s’étant irrémédiablement aggravée et son fiasco établi, elle affiche désormais sa vraie nature ; celle d’une bande de coupeurs de routes", a-t-il dit.
Dans l’entre-temps, les pro-polisariens s’affairaient déjà, le cœur gros, à ramasser leurs pacotilles. Visiblement outrés, leur show a fait chou blanc. Devant la détermination des patriotes marocains, l’imposture a fini par s’effilocher à la tombée de la nuit.
Morale : la géographie peut certes être têtue, mais l’Histoire, comme la rivière cherche éternellement son lit. Le Maroc est dans son Sahara et le Sahara dans son Maroc. La messe est dite !