Si certains ont pu jouir d’une enfance pareille, il existe d’autres qui se voient privés de l’amour idyllique de leurs familles à un âge très précoce. Entre abandon, incapacité de prise en charge, maltraitance ou décès des parents, ces enfants se retrouvent livrés à leurs destins.
Heureusement que ces destins sont aussitôt accueillis par des associations, orphelinats ou dans le meilleur des cas, par une nouvelle famille.
En effet, des milliers d’enfants sont chaque année adoptés au Maroc dans le cadre d'une Kafala ; qui fait référence à l'institution par laquelle une personne ou une famille s’engage à prendre en charge la protection, l’éducation et le bien-être d'un enfant abandonné.
Toutefois, le nombre des enfants adoptés demeure faible, alors que celui de ceux accueillis chaque année dans les centres de protection, qui frôlait déjà en 2017 les 10.000 enfants, selon l’Entraide Nationale, ne cesse de croître.
L'adoption des enfants au Maroc a été cette année impactée par le contexte particulier lié à la propagation de la pandémie de la Covid-19 et ses répercussions sur tous les secteurs économiques et sociaux.
De ce fait, les centres d’accueil des enfants abandonnés ont fait face à une situation exceptionnelle, avec la régression des taux de parrainage et d'adoption, ainsi que l'obligation du respect des mesures sanitaires.
A cet égard, une opération de distribution des kits d'hygiène au profit des enfants accueillis a été organisée récemment à l'initiative du ministère de la Solidarité, du Développement Social, de l’Égalité et de la Famille et l’UNICEF.
Cette action a bénéficié à environ 4.300 enfants répartis sur 123 établissements et espaces d’accueil d’urgence à travers 44 villes du Royaume.
Pendant la période de confinement, plusieurs associations se sont retrouvées avec un nombre d’enfants dépassant leur capacité d’accueil, ce qui les a poussées à adopter des mesures leur permettant de s’adapter à la nouvelle situation.
L’association Radia pour l’adoption des nourrissons accueille les bébés de la naissance jusqu’à l’âge de 2 ans, c’est un petit foyer situé à Marrakech, qui a une capacité de 30 lits avec une dizaine de nourrices et 4 administrateurs.
Approchée par la MAP, Mme Asmaa Jarmoune, présidente de l’Association Radia, a évoqué l'impact de la crise sanitaire sur l'action de cette structure qui a dû faire face à un recul des donations durant la période du confinement, déplorant la baisse de 80 pc du taux d'adoption par rapport à la même période de l'année précédente.
Elle a notamment attribué cette baisse à la suspension durant cette période de confinement des procédures judiciaires liées à l'adoption des enfants, rappelant que depuis sa création en 2016, l’association Radia a pu placer en collaboration avec les autorités compétentes environ 150 enfants dans des familles d’accueil à travers la Kafala.
Mme Jarmoune insiste aussi sur l'importance de la générosité des donateurs pour permettre aux structures œuvrant dans le domaine de la protection de l'enfance de poursuivre leur noble mission, notamment en cette conjoncture difficile.
La présidente de l'association lance également un appel aux médias pour accompagner et appuyer ce genre de structures qui s'emploient à aider les nourrissons abandonnés à retrouver le sourire et un milieu affectif.