Un état de psychose commence à se généraliser compte tenu de la hausse exponentielle du nombre de cas confirmés, d'autant que beaucoup de symptômes sont similaires à ceux de la grippe saisonnière qui sévit en cette période de l'année.
Compte tenu de la situation épidémique en mars dernier, personne, pas même la plus pessimiste d'entre nous, n'avait prédit une escalade aussi dangereuse de la pandémie qui sévit désormais jusque dans nos maisons, faisant taire les complotistes qui prétendaient que cette maladie n'existe même pas ou qu'il s'agit d'un simple rhume qui ne ferait pas long feu.
Face à cette situation de plus en plus difficile qui se traduit par une surcharge au niveau des hôpitaux et une pénurie de matériaux, la détresse et l’affliction commencent à prendre le dessus chez le Marocain, sapant son moral et portant parfois atteinte à sa santé mentale.
À cet égard, le psychologue clinicien et psychothérapeute Faiçal Tahari affirme que la peur prend le dessus, non seulement au Maroc mais partout à travers le monde, suite à la deuxième vague du virus, notant que les informations font croître l'anxiété chez les gens qui se posent une multitude de questions comme: Quand mettrons-nous un terme à ce cauchemar et quand la vie reprendra-t-elle son cours normal ?
Dans une déclaration à la MAP, M. Tahari a indiqué que le degré de ces craintes varie d'une personne à une autre, selon la structure psychologique des individus. En effet, certaines personnes arrivent à s'acclimater à la situation et à cohabiter avec le virus, tandis que d'autres cèdent à la panique et se retrouvent totalement tétanisées par la situation actuelle.
Les manifestations psychologiques de cette seconde vague montrent que beaucoup de gens ne sont plus à l'aise et peinent même à gérer les tâches du quotidien, a-t-il dit, relevant que ces effets sont exacerbés par l'absence d'échappatoire permettant aux gens d'évacuer leur stress, notamment avec la fermeture de certains espaces publics.
Des cas de violence conjugale ou à l'encontre des enfants sont également apparus, sans omettre les violences entre les enfants eux même qui, après être dépourvus de leurs activités ainsi que le bouleversement de leur mode d'enseignement souffrent tout autant que les adultes, a souligné M. Tahari, notant que ce contexte accroît l'anxiété, l'angoisse et les troubles obsessionnel-compulsifs et peut même mener à la dépression.
Le psychologue a mis en garde contre ces symptômes qui peuvent se transformer en maladies nécessitant l'intervention d'un spécialiste et un traitement adéquat, notamment lorsqu'il s'agit de troubles ou de crises d'angoisse.
En effet, poursuit M. Tahari, les cas de dépression se multiplient après la transformation du rythme habituel de la vie et les restrictions qui ont accompagné cette pandémie.
Il est important de rester optimiste pour s'adapter à cette situation, préconise le spécialiste, rappelant qu'il ne faut pas se relâcher sur les règles de distanciation sociale, le port du masque et le lavage des mains, qui sont des règles simples mais qui jouent un rôle important dans la prévention.
Chaque individu doit se doter d'un programme avec des activités récréatives et des prises de contact avec les proches qui se trouvent sous d'autres cieux, insiste M. Tahari, appelant chaque personne qui se voit acculée psychologiquement ou cédant à la panique à consulter un spécialiste qui pourra l'aider à traverser cette crise avant que sa situation psychologique n'empire.