Cet évènement majeur aux significations profondes offre ainsi une occasion pour se remémorer l’histoire de la résistance nationale menée pour l’affranchissement de la patrie du joug du colonialisme et le recouvrement de son indépendance.
En effet, le 23 novembre 1957, les Aït Baamrane avaient sonné le tocsin d’un grand soulèvement contre la présence espagnole au moment où le mouvement de résistance prenait de l’ampleur dans la région de Sidi Ifni.
S’en suivirent des combats dans plusieurs localités, notamment à Teblkoukalt, Bizri, Bourssas et Tighza, où la résistance avait contraint les forces espagnoles à se replier au centre de Sidi Ifni, devenu une caserne militaire assiégée de toutes parts.
Fruit d’une coordination mûrement réfléchie entre les tribus Aït Baamrane et l’état-major de l’armée de libération dans la ville de Guelmim, ce soulèvement s’est poursuivi à travers plusieurs étapes, avec en parallèle une série d’actions de résistance et de lutte contre notamment les tentatives de naturalisation que voulaient imposer les autorités espagnoles à ces tribus.
Cette lutte patriotique devenait de plus en plus prépondérante lorsque le colonisateur décida le 20 août 1953 d’exiler feu Mohammed V, son compagnant de lutte feu Hassan II et le reste de la famille royale. Cet exil a provoqué l’indignation des Aït Baamrane et de l’ensemble des membres du mouvement de résistance qui ont sonné la mobilisation générale pour défendre les constantes nationales.
Le retour glorieux de feu Mohammed V à la patrie, suivi de la proclamation de l’indépendance de certaines parties du territoire national, ont été accueillis dans la joie et la fierté par les tribus Aït Baamrane, qui, bien que Sidi Ifni, chef-lieu de la région, ait été encore sous occupation espagnole, ont tenu à s’associer aux festivités marquant la célébration de la fête du Trône et le retour du sultan.
Cette liesse populaire et spontanée allait être brutalement réprimée par les forces coloniales espagnoles, provoquant du coup une exacerbation de la résistance qui a gagné toute la région de Sidi Ifni, devenue, entre temps, un point de départ pour les opérations menées par l’armée de libération.
La lutte patriotique pour l’unité nationale engagée par la population locale conduira à plusieurs batailles à l’instar de la bataille de Rguiwa, survenue le 13 février 1957, quelques mois seulement avant le grand soulèvement lancé par les Aït Baamrane (le 23 novembre 1957) contre la présence espagnole.
La succession des victoires réalisées par ce soulèvement populaire avait été couronnée par la conclusion d’un accord de cessez-le-feu en 1958, ouvrant ainsi la voie aux efforts diplomatiques pour sceller la récupération de toutes les parties du royaume qui étaient encore sous occupation.
C’est ainsi que le royaume est parvenu à faire valoir son droit naturel et légitime à la récupération de Tarfaya en 1958 et de Sidi Ifni, le 30 juin 1969.
De par sa situation stratégique, la ville de Sidi Ifni était, d’ailleurs, depuis le début de l’aventure colonialiste, convoitée par l’Espagne qui l’a occupée en 1934 et l’a déclarée ensuite "région espagnole". Cette proclamation a offensé la dignité des tribus Aît Baamrane qui ont été prompts à défier le fait accompli colonialiste.
Aujourd’hui, le Royaume, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, reste ferme dans la défense de ses droits et la consolidation de ses acquis nationaux, prouvant, à travers le consensus national autour de cette question, son attachement sans faille à la préservation de son unité territoriale.
En effet, le Maroc demeure vigilant et ferme vis-à-vis de toutes les tentatives visant à porter atteinte à sa souveraineté nationale, comme en témoigne sa récente décision d’agir à El Guergarat pour mettre fin aux agissements inacceptables et illégitimes des milices séparatistes dans cette zone.
Dans un communiqué, le Haut-Commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l'Armée de libération salue hautement cette opération non offensive des Forces Armées Royales (FAR), sur Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef Suprême et Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées Royales, qui a permis de sécuriser cette zone tampon reliant le Maroc à la Mauritanie.
La famille de la Résistance et de l'Armée de libération exprime aussi son soutien absolu à cette "action légitime, résolue et audacieuse" des FAR visant à "défendre la légalité et établir la sécurité et la stabilité dans la région".
L’intervention des FAR a été menée dans le respect des attributions du Maroc, en vertu de ses devoirs et en parfaite conformité avec la légalité internationale, en vue de restaurer la libre circulation des personnes et des biens à travers ce passage, indique la même source, notant que le Royaume a agi avec diligence, fermeté et sagesse.