Etant également le premier pays au monde à approuver ce vaccin, le Royaume-Uni entamera dès mardi sa première phase de vaccination massive. Les premières doses seront injectées aux personnes vulnérables, à commencer par les résidents des maisons de retraite, les soignants et les personnes âgées de plus de 80 ans, selon une liste officielle classant les personnes prioritaires en 9 catégories, et dans laquelle les plus de 50 ans arrivent en dernier lieu.
Saluant un "moment historique", le ministre britannique de la santé Matt Hancock, a nommé le premier jour de la campagne de vaccination "V-day" en référence au "D-Day", jour du débarquement en Normandie des Alliés pendant la Seconde Guerre Mondiale.
"Nous faisons passer en premier les plus vulnérables et les plus de 80 ans, le personnel des maisons de retraite et du NHS (service de santé publique) seront parmi les premiers à recevoir les vaccins", a-t-il déclaré, notant que les services sanitaires ont œuvré d'arrache pied tout le weekend, pour préparer le lancement du programme de vaccination mardi.
Le NHS commencera à vacciner les patients contre le coronavirus dans des dizaines de centres hospitaliers à travers le pays. Les vaccinations seront toutefois volontaires et ne seront pas recommandées pour les femmes enceintes et les enfants, sauf exception.
La première vague de vaccination devrait contribuer à une régression importante de la pandémie "d'ici au printemps", selon les autorités sanitaires britanniques, qui appellent à la prudence face à une recrudescence des cas prévue pendant les vacances de Noël.
"Les effets de la vaccination vont probablement commencer à se faire sentir d'ici au printemps par une réduction importante du nombre des hospitalisations, visites et morts liées au Covid, mais il faudra attendre de nombreuses semaines avant qu'on en arrive là", ont souligné dans une lettre commune les directeurs médicaux pour l'Angleterre, l'Ecosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord.
"Les interactions autour de Noël pourraient bien exercer une pression supplémentaire sur les hôpitaux et la médecine de ville au Nouvel An et nous devons nous y préparer", ont-t-ils averti.
Pour éviter les rassemblements massifs pendant les vacances de Noël, le gouvernement britannique a convenu avec les autorités des quatre nations constitutives du Royaume-Uni de réduire les réunions de famille à trois foyers maximum, pendant 5 jours (du 23 au 27 décembre).
En tout, le gouvernement a assuré l'accès à plus de 350 millions de doses de vaccin d'ici à la fin de l'année prochaine, en s'approvisionnant auprès de sept groupes pharmaceutiques dès la phase des essais.
S'agissant du vaccin Pfizer-BioNTech, le gouvernement britannique a commandé 40 millions de doses pour l'année 2021 en vue de vacciner 20 millions de personnes soit un peu moins du tiers de la population, alors que le ministre de la santé a assuré que "plusieurs millions" de doses arriveront au cours du mois de décembre.
Afin d'éviter toute complication à l'issue de la période de transition, censée préparée le Brexit et qui s'achève le 31 décembre, le gouvernement britannique envisage de recourir aux avions de l'armée en cas de retards aux frontières. "Nous le ferons si c'est nécessaire", a déclaré un porte-parole du ministère de la Santé, sur la BBC.
Les services sanitaires espèrent ainsi vacciner d'ici le printemps les neuf catégories prioritaires définies en vertu de la liste élaborée par les autorités, et qui correspondent à 99% des victimes de la pandémie.
La généralisation du vaccin risque toutefois d'être entravée par des défis logistiques liés aux conditions de préservation du vaccin Pfizer/BioNtech qui demeurent contraignantes, vu qu'elles nécessitent des températures ultra-basses (-70°C). Pour remédier à cela, le gouvernement britannique mise sur le vaccin local, développé par l'Université d'Oxford en partenariat avec la société britannique AstraZeneca, plus facile à conserver et à transporter, afin de vacciner plus largement.
Ce vaccin serait efficace à 70% en moyenne. Son efficacité monte à 90% pour un premier échantillon de volontaires qui ont reçu une demi-dose, puis une dose un mois plus tard, alors qu'elle atteint 62% pour un autre groupe qui a reçu deux doses en tout avec un mois d'écart. Le vaccin Pfizer/BioNtech a été annoncé quant à lui efficace à 90%.
En attendant l'élargissement du programme de vaccination, le gouvernement britannique appelle à respecter les restrictions liées à la pandémie, qui sont toujours en vigueur pour une grande partie de la population britannique, alors que le pays déplore déjà plus de 61.000 décès dus au virus, tandis que le total des contaminations s'approche dangereusement de la barre de deux millions.