Le secteur a, en effet, vécu une "véritable crise" suite à l’annonce du confinement et à la fermeture des frontières, a souligné le traducteur et interprète assermenté Khalid Lif, notant que l’activité des interprètes a été fortement touchée par l’annulation et le report des événements, marqués d’habitude par la participation de locuteurs des différentes langues.
Le spécialiste a indiqué, dans un entretien à la MAP, que 80 à 90% des acteurs de ce secteur souffrent toujours de l’impact de la crise sanitaire malgré une reprise progressive de leur activité, relevant que les interprètes sont désormais payés à l’heure et perçoivent des rémunérations beaucoup moins intéressantes.
Les traducteurs sont également en crise à cause de la baisse considérable du flux des voyageurs, notamment des Marocains résidant à l’étranger, a affirmé M. Lif, faisant savoir que la traduction à distance fait face à nombre de difficultés techniques, en l'occurrence la vérification des documents.
Selon lui, la nouvelle conjoncture a imposé de nouvelles règles de travail, à savoir la maîtrise des techniques de communication à distance et des différentes plateformes web, ce qui a impacté le rendement de certains traducteurs.
S’agissant des perspectives du secteur, M. Lif estime que l’activité des traducteurs et des interprètes serait redynamisée après la généralisation de l’opération de vaccination, appelant les traducteurs à s’adapter à la nouvelle situation en se dotant du matériel nécessaire pour le travail à distance et en maîtrisant les nouvelles technologies.
Il est également prévu que les spécialistes du secteur auront recours au “Phygital” (+physique+ et +digital+), une technique qui permet de tenir des rencontres hybrides, mêlant présentiel et distanciel, a-t-il poursuivi.
Cette crise a sensibilisé les acteurs de ce secteur à l’importance de s’ouvrir davantage sur les nouvelles technologies, permettant ainsi à la traduction d’user de l’intelligence artificielle et d’intégrer l’industrie 4.0 afin d’anticiper tout chamboulement dans l’avenir, a ajouté l'interprète.
Le coronavirus a, d'après M. Lif, aussi remis en question la méthode du travail individuel, ce qui incite les traducteurs à œuvrer dans le cadre des instances d’encadrement de la profession et à s’ouvrir sur les foras internationaux dédiés à la traduction afin de donner davantage de visibilité au traducteur marocain et lui permettre de découvrir de nouvelles perspectives.