Cette "spectaculaire et historique" reconnaissance fait partie de ces événements rares qui sont à la fois des accélérations de l’histoire et un tournant important dans l’équilibre régional des pouvoirs, souligne M. Tossa, dans une analyse publiée sur le site Atlas Info.
Selon le politologue, une telle décision est de nature à provoquer une "reconfiguration" de la physionomie de toute la région de l’Afrique du Nord et du Maghreb, "longtemps paralysée dans sa dynamique par cette crise autour du Sahara marocain artificiellement entretenue par l’Algérie".
Un tel soutien américain à l’unité territoriale du royaume est aussi de nature "à clore ce conflit entre Rabat et Alger par séparatistes du Polisario interposés", a-t-il ajouté, soulignant que la solution de l’autonomie préconisée par le Maroc comme solution à la sortie de crise, déjà "adoubée" par la communauté internationale, deviendra "l’unique offre de paix pour clore définitivement ce dossier". Et "ceux qui s’aventureraient à s’y opposer deviendraient de dangereux pyromanes qui menaceraient par leurs choix la stabilité et la paix régionale”, a-t-il estimé.
Selon le politologue, la décision américaine "n’offre pas" le Sahara au Maroc, car depuis des décennies, les Marocains, à travers leur union "sacrée autour de leur souverain, en avaient déjà tranché l’issue". "Par contre, elle clôt sur le plan diplomatique une dispute qui traînait en longueur et qui provoquait une hémorragie en énergie constructive et en ressources propres", sans parler que dans la confusion entretenue par le pouvoir algérien, "les chimères et les fantasmes étaient nourris pour maintenir vivantes les braises de ce conflit".
Et de poursuivre qu’avec sa reconnaissance, Washington vient de les "éteindre à jamais et projette l’ensemble de la région dans une nouvelle séquence où les rêves d’unité et de réconciliation entre les pays du Maghreb longtemps reportés sont redevenus à nouveau possibles".
"Ce tournant américain, à la fois irréversible et décisif, est un précieux cadeau politique à une population des pays du Maghreb de presque 100 millions d’habitants qui a vu ses chances dans l’unité et le développement handicapées à cause des choix d’une totale incohérence de l’institution militaire algérienne", a-t-il ajouté.
"Aujourd’hui, ce pays parrain de séparatistes du Polisario se trouve en échec et mat sur l’ensemble de sa stratégie" et "se doit de la revoir pour se mettre au diapason des volontés et des désirs d’unité et d’ouverture de l’ensemble des peuples du Maghreb pour qui cette discorde est un indéchiffrable noeud", estime M. Tossa.
Le politologue revient également sur l’entretien téléphonique entre SM le Roi Mohammed VI et le Président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas.
Le Royaume du Maroc, pays de la médiation et de la modération par excellence continuera à investir dans les efforts de la paix jusqu’à ce que les Palestiniens puissent jouir de leurs droits légitimes. C’est une des constantes de la diplomatie du Roi Mohammed VI, ardent avocat des Palestiniens et un infatigable défenseur du statut spécial de la ville trois fois sainte d’Al Qods, qui lui vaut cette crédibilité et ce prestige dans l’ensemble du Monde arabe et au-delà, a affirmé M. Tossa.