La reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara constitue l’aboutissement d’un travail de longue haleine, entamé depuis deux ans, à travers un engagement personnel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a souligné Mme Kabbaj, dans une interview publiée mercredi par le journal hongrois « Magyar Nemzet ».
Cette décision historique s’inscrit dans le prolongement de l’appui des Etats-Unis à l’Initiative marocaine d’autonomie en tant que solution réaliste, crédible, et sérieuse à la question du Sahara marocain, a assuré la diplomate.
Les administrations américaines successives ont été toujours en faveur d’une solution basée sur le seul plan marocain d’autonomie, a fait observer la diplomate, notant que les relations avec les Etats-Unis ne datent pas d’aujourd’hui puisque le Maroc a été le premier pays à reconnaître les États-Unis en 1777.
Mme Kabbaj a de même fait remarquer que le Maroc est le seul pays d’Afrique à avoir un accord de libre-échange avec Washington, et entretient avec les Etats Unis un Dialogue stratégique depuis octobre 2012 axé sur des intérêts géopolitiques communs, de même qu’il est un important partenaire militaire des États-Unis en Afrique.
D’autres pays vont emboîter le pas aux USA, a dit l’Ambassadeur, affirmant que le processus de confirmation de la souveraineté du Maroc sur son Sahara se poursuit avec l’ouverture de Consulats à Dakhla et à Laâyoune, tandis que d’autres pays prévoient de faire de même.
S’agissant de la situation à El Guergarate, la diplomate a affirmé que la situation est stable, et ce grâce à l’intervention marocaine pour rétablir la libre circulation des personnes et des marchandises, opération qui s’est faite de manière pacifique.
Cette intervention, a poursuivi l’ambassadeur, a été justifiée pour faire face aux différentes provocations et violations émanant des milices du polisario, consignées d’ailleurs par les Nations Unies , et dont l’objectif était de modifier le statut de la zone d'El Guerguerat.
Le Maroc qui a fait preuve de retenue face aux différentes incursions provocatrices du polisario reste attaché respect du cessez-le-feu dans cette zone a-t-elle affirmé.
Elle a dans ce même cadre souligné que la Hongrie a toujours soutenu une solution politique, réaliste, et pragmatique à ce différend artificiel.
S’agissant de la question palestinienne, Mme Kabbaj a affirmé que le Maroc n'abandonnera jamais son rôle de défense des droits du peuple palestinien, ajoutant qu’il continuera son engagement aux côtés des palestiniens pour parvenir à une solution à deux États et que les négociations entre les parties palestinienne et israélienne sont la seule voie pour parvenir à une solution définitive, durable et globale à ce conflit.
Elle a souligné que SM le Roi avait réaffirmé lors d’un entretien téléphonique avec le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas que la position soutenant la cause palestinienne demeure inchangée.
En sa qualité de Président du Comité Al-Qods, Sa Majesté le Roi reste fermement attaché à la préservation du statut particulier de la ville d'Al-Qods Al Charif, a-t-elle affirmé.
'’Le rétablissement des liens avec Israël n’affectera en rien notre position au sujet de la question palestinienne’’, a-t-elle assuré.
S’agissant des relations entre le Maroc et l’Union européenne, la diplomate a souligné le Royaume a toujours considéré l’UE comme le partenaire principal, non seulement au niveau économique mais également politique.
Elle a dans ce cadre relevé que la visite début décembre au Maroc du Commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage (PEV), Oliver Varhelyi, a été l'occasion pour confirmer le partenariat stratégique existant entre le Maroc et l'UE, et de souligner l'engagement du Maroc, en tant que partenaire clé et crédible dans le voisinage sud de l'Europe, pour une coopération renforcée et durable avec l’UE.
Dans cette optique, a-t-elle dit, l’accent a été mis sur l'importance de faire évoluer la politique européenne de voisinage pour tenir compte des nouveaux défis que connaît actuellement la région euro-méditerranéenne, tels que les effets socio-économiques du covid19, ainsi que ceux à caractère sécuritaire, humain, climatique, et énergétique.
Elle a noté que cette visite s’est traduite par l’annonce d’un plan conjoint Maroc-UE de relance en matière de coopération économique qui sera adopté au printemps prochain.
Au sujet de la problématique migratoire, Mme Kabbaj a affirmé que le Maroc a toujours considéré que la question migratoire doit être appréhendée selon une approche globale basée sur la responsabilité partagée entre les partenaires qui dépasse l’aspect sécuritaire et intégrant les dimensions : sociale, humaine et développement.