Lors de cette rencontre virtuelle sous le thème «la politique de l'UE au Moyen-Orient est-elle toujours pertinente dans un monde israélo-arabe en mutation? », différents intervenants issus notamment des Etats Unis, des Emirats Arabes Unis, du Maroc, de France et d’Israël ont souligné la nécessité pour l’Union européenne d’accompagner les changements en cours en contribuant aux efforts de rapprochement entre les pays arabes et Israël dans l’objectif d’ouvrir une nouvelle page au service de la paix et de la prospérité des peuples de la région.
Ils ont évoqué dans ce contexte, l’exemple des Emirats arabes unis et du Maroc qui ont rétabli les relations diplomatiques et commerciales avec Israël dans la perspective de jeter les bases d'une nouvelle ère.
A cet effet, le journaliste israélien Ehud Yaari, expert du Moyen-Orient ayant interviewé les principales figures du conflit israélo-arabe de l’époque comme Yasser Arafat, le Roi Hussein de Jordanie et le président Hosni Moubarak a mis en exergue la singularité de l’exemple marocain car, a-t-il expliqué, le Royaume compte une importante diaspora marocaine de confession juive à travers le monde et particulièrement en Israël. Il a également souligné les attaches particulières que les juifs du Maroc entretiennent avec le Royaume.
Evoquant le rôle de l'UE dans cette évolution qu'il considère comme exceptionnelle et inédite, M. Yaari a indiqué que l'Europe doit saisir cette opportunité pour apporter sa pierre à l'édifice.
"Où est l'Europe. Il y a des changements inédits qui secouent le monde. Nous l'avons pas entendu?", s'est-il interrogé.
Intervenant lors de ce webinaire, Mme Mbarka Bouaida, ancienne ministre et présidente de la région de Guelmim-Oued Noun a pour sa part souligné les perspectives qu’ouvre la relation tripartite Maroc-USA-Israël en faveur de la paix au Moyen-Orient, tout en se félicitant des desseins prometteurs qu’elle offre pour le développement socioéconomique de la région du Sahara marocain.
"Nous voyons beaucoup d’aspects positifs dans cette relation triangulaire et dans la relation bilatérale avec les États-Unis, en termes de développement socioéconomique pour la région du Sahara marocain", a souligné Mme Bouaida.
Rappelant que le processus de développement dans les provinces du Sud, entamé par SM le Roi Mohammed VI, a pris sa vitesse de croisière au cours des cinq dernières années avec la régionalisation avancée, elle s’est félicitée des perspectives de développement qui s’ouvrent dans la région du Sahara marocain.
"Nous souhaitons vivement que l’Europe et d’autres pays du monde se joignent à la nouvelle vague des relations conclues entre le Maroc, les États-Unis et Israël", a-t-elle affirmé.
Selon elle, cette relation tripartite revêt une dimension tout à fait particulière après la décision américaine de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, "en vue de mettre un terme à un conflit que nous n’avons cessé de tenter de résoudre depuis plus de 45 ans".
"Aujourd’hui, il est important de faire un pas en avant pour trouver une solution politique. Je crois que la décision américaine est un grand pas en avant et j’espère que d’autres pays, notamment européens, se joindront à cette marche", a-t-elle dit.
S’agissant du rétablissement des relations entre le Maroc et Israël, Mme Bouaida a rappelé que les rapports entre les deux pays n’ont jamais cessé, en dépit d’une pause diplomatique en 2002.
La reprise amorcée récemment "est donc pour nous un soulagement, du fait qu’elle nous a permis de reprendre notre relation avec notre communauté juive marocaine dont nous sommes très fiers, tant elle constitue une partie de nous-mêmes", a-t-elle soutenu.
Et pour cause, a-t-elle poursuivi, "le rétablissement des relations avec Israël aidera à trouver une solution politique au conflit au Moyen-Orient", assurant que le Maroc, fort de la présidence de SM le Roi du Comité Al-Qods et de sa communauté juive, a un rôle extrêmement positif à jouer dans la recherche d’une solution pacifique, constructive et durable au conflit au Moyen-Orient.