Modéré par Aziz Boucetta, directeur de publication de Panorapost, le débat, tenu récemment, a permis notamment d’analyser les différents facteurs affectant la santé mentale en ce temps marqué par la crise liée à la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19), ainsi que son impact.
Intervenant à cette occasion, Khouloud Wattar Kassem, sociologue politique, fondatrice et présidente de +Lebanese Women Towards Decision Making+, a indiqué que les répercussions de la pandémie ont été massives sur la santé mentale, insistant sur la nécessité d’investir dans la richesse mentale pour soutenir notamment la femme.
Elle a en outre relevé que les moult défis auxquels les femmes font face, ne peuvent être combattus que par la lutte contre les différents soucis mentaux, tels que la dépression et l’anxiété.
"Il faut que chacun apprenne à se traiter et à se soigner seul”, a-t-elle dit, ajoutant que "le changement est un signe de la vie pour pousser chacun à réfléchir de manière innovatrice”.
Mme Kassem donne exemple des femmes qui ont réussi à surmonter plusieurs étapes difficiles, grâce à des petits changements, au niveau du mode de vie et de réflexion, mais surtout de leurs perceptions par rapport à la peur.
Selon la fondatrice du “Lebanesse Women Towards Decision Making”, il faudrait transformer cette situation de crise en une opportunité, mais également adopter une nouvelle vision de la vie, ce qui permettra d’avoir un monde meilleur”.
Pour sa part, Parfait Akana, directeur exécutif de +The Muntu Institute+, enseignant chercheur à l’université de Yaoundé II-Soa, a fait observer que la covid-19 est “cette nouvelle invitée de l’éthos africain de l’insécurité".
"Face à la crise du covid-19, et à la peur qui s’en ai suivi il y a une histoire, en partie l’histoire du continent africain, et celle de la socialisation violente, et d’une insécurité endémique dont les traités et la colonisation constituent le point nodal, cette insécurité liée au malaise face à l’autre, mais aussi de manière plus dramatique, face à soi-même est multiforme", a-t-il estimé.
De son côté, Fatima Boutbibe, neuropsychologue et directrice du centre d’exploration et de rééducation cognitive et fonctionnelle, a passé en revue les différentes étapes de la pandémie, allant de l’arrivée du virus au Maroc jusqu’au déconfinement dans le but de présenter les conséquences et les troubles induits sur les personnes âgées.
La neuropsychologue estime que les mesures prises notamment pour protéger les personnes âgées, les ont conduits vers des grandes dépressions, ajoutant que le nombre des patients a beaucoup augmenté, deux fois plus de patients souffrant d’Alzheimer. Outre les troubles de mémoire, la neuropsychologue évoque également, les troubles de comportements, et les troubles psychiatriques, qui n’existaient pas avant la crise.
Pour sa part, El Mostafa Rezrazi, senior fellow au PCNS, et professeur de la gestion de crise et psychologie clinique, est revenu sur le manque d’informations valables sur les incertitudes autour du virus, et “la nature du virus, qui ont donné lieu à un dysfonctionnement sur la perception du virus par la population, sur la notion d’avenir, et l’avenir de manière générale, une espèce d’angoisse par rapport à l’avenir”.
Il évoque également la corona bleue, étude élaborée en Corée qui soutient que tout le monde est impacté par le virus.
“Nous sommes tous sous cette perturbation psychologique à cause du virus”, a-t-il dit, ajoutant qu’en termes de diagnostic et en termes d’évaluation, “nous devrons ainsi modifier nos critères et nos outils de catégorisation”.