D'un point de vue pratique et pragmatique, "établir de meilleurs canaux de communication avec Israël et renforcer davantage les relations avec la communauté marocaine dans ce pays - qui constitue d'ailleurs une composante importante de la société israélienne et y occupe d'importants postes de décisions - permettra de mieux positionner le Maroc pour continuer à soutenir la question palestinienne et Al-Qods", a estimé Youssef Iguider, directeur général de la branche japonaise de la société américaine, Stanford Research Institute.
La question palestinienne "occupe une place spéciale dans le cœur de tous les Marocains, et à leur tête Sa Majesté le Roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods", a déclaré à la MAP M. Iguider.
Egalement expert en gestion de projets internationaux à caractère industriel et commercial, M. Iguider a dit prévoir que le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël contribuera à la création d'importantes opportunités de coopération entre les deux pays dans de nombreux domaines, tels que la technologie et l'innovation, l'agriculture et le tourisme.
Le lancement de vols directs entre les deux pays, a fait observer M. Iguider, contribuera à coup sûr à augmenter le nombre des visiteurs du Royaume, notant que ces liaisons aériennes devront rapprocher la communauté marocaine vivant en Israël de son pays d'origine, terre de ancêtres.
Pour sa part, Hakima El Bathaoui, journaliste à la Société de radio et de télévision japonaise (NHK), a souligné que la reprise des relations entre le Maroc et Israël "n'affecte en aucune manière l'engagement permanent et continu du Maroc dans sa défense de la juste cause palestinienne et du droit des Palestiniens à un État souverain et indépendant, et de son engagement constructif en faveur de l'instauration d'une paix et d'une stabilité durables dans la région du Moyen-Orient".
Le rétablissement des relations, a-t-elle relevé dans une déclaration similaire, devra faciliter la communication entre les institutions gouvernementales de manière à servir la cause palestinienne et offrir au Maroc des outils diplomatiques pour faire avancer les négociations de paix.
Ces négociations entre Palestiniens et Israéliens se heurtent à de nombreux obstacles et n'ont pas donné les résultats escomptés, à savoir la création d'un État palestinien indépendant et souverain, a-t-elle regretté. La prise de cette décision par le Maroc promet de donner un nouvel élan à la cause palestinienne "car elle mettra à la disposition du Royaume les outils diplomatiques qu'il utilisera au service de cette question, et de la paix et la stabilité au Moyen-Orient".
Mme El Bathaoui a estimé que la décision du Maroc "revêt une importance particulière", en particulier pour la communauté juive marocaine, estimée à environ un million de personnes, qui se rend régulièrement au Maroc, sa Mère-Patrie, et qui représente un poids considérable au sein de la société israélienne.
En termes de relations économiques, la journaliste marocaine a souligné que la signature d'accords économiques lors de la visite de la délégation américano-israélienne de haut niveau, est à même de renforcer la position du Royaume auprès de la communauté internationale, et en fera une destination pour davantage d'investissements étrangers. Elle a souligné que les entreprises étrangères, et surtout japonaises, considèrent la stabilité politique et la sécurité un facteur décisif dans le lancement de leurs investissements étrangers.