Lancée en novembre 2020, France Business TV, une chaîne de télévision numérique qui traite de l’actualité économique, sociale et numérique, est une expérience unique dans son genre. Loin du modèle économique actuellement en vogue et qui fait de la rentabilité un sacerdoce, cette télévision se veut tout d’abord "un investissement humain et social", comme le revendique, haut et fort, son concepteur.
A travers ce nouveau média audiovisuel, qui commence à se frayer un chemin dans l’hexagone et parmi les compétences de la diaspora marocaine, Ali Jiar donne à voir et parle, dans le cadre d’une émission hebdomadaire qu’il présente lui-même, des initiatives positives en France et des valeurs du vivre- ensemble. Il met également en avant les domaines dans lesquels la France et le Maroc peuvent avoir des intérêts économiques et sociétaux en commun. Outre qu’il braque les projecteurs sur des figures de la diaspora marocaine mais également maghrébine.
"France Business TV est d’abord l’idée d’un projet médiatique ambitieux qui compte valoriser toutes les belles initiatives en France autour de l’actualité économique, sociale et numérique avec un slogan à la hauteur de l’enjeu «Voyons la France en Grand !»", confie Ali Jiar dans un entretien à la MAP.
C’est l’esprit de partager le "verre à moitié plein" et mettre en avant les initiatives positives individuelles et collectives de ce pays magnifique qu’est la France, plutôt que les actualités à "sensation" tournant en boucle sur certains médias et contribuant parfois à installer un climat anxiogène, souligne-t-il.
"La France compte aujourd'hui parmi les pays les plus innovants de la planète, 5ème puissance économique mondiale, 2ème puissance en Europe, avec un des meilleurs systèmes de protection sociale et de santé au monde... C’est donc pour être un ambassadeur de cette France leader et positive, et un acteur économique actif que j’ai créé France Business TV !", assure Ali Jiar, ancien maire-adjoint de la ville de Sevran.
En tant que Français d’origine marocaine, Ali Jiar entend également, à travers cette chaîne médiatique contribuer au raffermissement des liens, pas que économiques, entre la France et le Maroc.
"Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. J’ai la chance d’être à la fois un pur produit de l’école républicaine française mais aussi d’avoir des origines berbères et marocaines, le pays ancestral du vivre-ensemble et de l’hospitalité, le pays notamment berceau de la belle fraternité judéo-musulmane", confie-t-il non sans fierté.
"Parce que je suis le produit des ces deux cultures, tout ce qui peut favoriser le rapprochement entre la France et le Maroc est important et je pense d’ailleurs que l’un des meilleurs moyens de réunir les pays et les peuples c’est l’économie construite suivant un principe de bénéfice réciproque", revendique-t-il, convaincu que les deux pays ont "tant de choses à partager".
Muni des atouts et des compétences qu’il a su compiler tout au long de son parcours académique et professionnel, Ali Jiar entend bien réussir ce projet de TV numérique et percer dans un monde où bien souvent, malheureusement, c’est le non-professionnalisme qui prime.
"Les entreprises et les acteurs économiques ont «le savoir-faire» il faut le «faire savoir». Cette idée de présenter les belles initiatives, et les réussites économiques et sociales est pour moi un créneau original dans la mesure où il n’a que de très peu de place au sein du paysage médiatique actuel qui souvent plébiscite «le BUZZ» et l’audimat au détriment des informations positives", décrypte-t-il.
En tant qu’édile français, Ali Jiar qui a été, de 2014 à 2020 maire adjoint chargé du développement économique, commercial et numérique à la ville de Sevran, a pu constater que les médias d’investigation préféraient souvent donner l’image de la banlieue en difficulté plutôt que de celle de quartiers réservoirs de talents et d’espoir pour la France.
Avec sa chaîne numérique, il ne s’agit pas pour lui de "gagner de l’argent", mais "avant tout d’apporter du baume au cœur aux Français et à ceux qui nous écoutent". France Business TV ne repose en aucun cas sur un modèle économique sujet à la rentabilité. Loin de là, il s’agit plutôt d’un investissement humain et social, revendique haut et fort ce militant associatif.
"Nous avons déjà reçu de très hautes personnalités : dirigeants de grandes banques telles que la Banque Publique d’Investissement, président de fondations nationales telles que TF1 ou PWC, institutions d’Etats, Gendarmerie Nationale, Agence National de la sécurité des systèmes d’information, Institut des Hautes Etudes Défense Nationale, Officiers supérieurs, avocats reconnus, maires de grandes villes, directeur d’organismes humanitaires comme la Croix Rouge, chefs étoilés, grandes entreprises, PME, startups… Tous font confiance à France Business TV et me font confiance en partageant les valeurs positives et l’angle médiatique choisi. Le résultat est très encourageant puisque nous avons obtenu des dizaines de milliers de vue en quelques semaines seulement, avec un public cible avant tout de «décideurs économiques» et politiques et d’acteurs-citoyens engagés", affirme-t-il.
Alors qu’il était maire adjoint de Sevran en charge de l’économie, des commerces et du numérique, Ali Jiar, ingénieur de formation, expert en ingénierie numérique diplômé de l'école Centrale Supélec, de la « Lead Academy » de l'Ecole Polytechnique, a été à l’origine de la création de l’école du numérique en faveur des quartiers prioritaires à Sevran et en Seine saint Denis.
Avec ce projet, il souhaitait rendre à la ville qui l’a vu naître ce qu’elle lui a apporté de positif et pratiquer la politique de la main tendue aux autres notamment aux jeunes.
L’objectif de l’Ecole Numérique Solidaire des Quartiers est très simple: prendre le pari de former des jeunes en situation d’échec issus des quartiers prioritaires ayant perdu foi en leur avenir pour tenter d’en faire des développeurs web, un métier pourvoyeur de débouchés avec chaque année 1 million de postes à pourvoir dont près de 30.000 en France.
Après 4 années de travail acharné et de combat politique au service des citoyens, alors qu’au départ peu de personnes et d’élus croyaient en cette initiative inédite, celle-ci finit par aboutir en 2018!
Inaugurée en décembre 2018 à Sevran, l’Ecole qui a reçu l’aval de l’Etat, plus gros financeur du projet, et l’appui de Pôle Emploi, a été labellisée première Grande Ecole du Numérique en France cette année-là.
L’aventure ne venait que commencer, puisque la volonté du Franco-Marocain, avec ses partenaires, était de déployer le modèle dans tous les quartiers prioritaires en France. Quelques mois plus tard, le projet remporte le 1er prix de la fondation PWC devant d’autres associations de renom pour continuer de former des élèves au métier du développement. Et, il y a quelques semaines, l’école a remporté le prix ParisCode avec la ville de Paris pour former des professionnels du jeu vidéo et préparer aux métiers tels que game developer, game programmer ou bien game designer.
Fier de ce succès, Ali Jiar décide alors d’exporter ce modèle réussi au Maroc, le pays de ses origines. En décembre 2019, à l’occasion de la 3ème édition du Forum Economique de la région Fès Meknès, une convention est signée entre Badr Tahiri, président de la chambre de commerce et d’industrie de la région et l’Ecole Numérique Solidaire des Quartiers que préside Ali Jiar.
Cette convention a pour objectif de faire du numérique un levier d’inclusion et de croissance et de révéler les talents parmi les jeunes marocains et notamment des publics peu représentés dans le secteur du numérique au Maroc, avec une stratégie de retour à l’emploi.
"Le projet devait démarrer en début 2020 mais la crise du Covid-19 a retardé la mise en route de l’Ecole du Numérique à Fès comme d’ailleurs de nombreux projets économiques dans le monde", regrette-t-il. Toutefois, des discussions sont prévues en début d’année avec la chambre de commerce de Fès pour relancer le projet en 2021. "Une année qui sera propice à la croissance économique et au développement de nos pays", affirme-t-il, plein d’espoirs.
Professionnel des médias, expert en ingénierie, militant associatif, édile…, Ali Jiar a aussi plusieurs autres cordes à son arc. Il est co-fondateur de la Fondation les 3 voix de l´Espoir qui œuvre pour le rapprochement des cultures musulmane, juive et chrétienne notamment à travers l'organisation de concert judéo-arabe sous fond de musique Andalouse.
En cette qualité, il a réagi positivement à l’ouverture d’une nouvelle ère dans les relations entre le Maroc et Israël, actée récemment. "La décision de SM le Roi Mohammed VI de rétablir des liens diplomatiques avec Israël s’inscrit dans la continuité d’une histoire vielle de plusieurs siècles sachant qu’il y a près de 800.000 juifs d’origine marocaine en Israël", souligne-t-il.
Et de former l'espoir que les récents développements puissent être "le prélude d’une paix plus large et plus juste entre Palestiniens et Israéliens, qui aspirent à vivre en paix côte à côte et à un avenir meilleur pour leurs enfants".