Au Maroc, diverses initiatives anti-corruption ont été lancées depuis 1998, concrétisées par son adhésion à plusieurs Conventions internationales, notamment la Convention des Nations-Unies Contre la Corruption (CNUCC), la Convention Arabe Contre la Corruption (CAAC) et la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption.
La Constitution de 2011 affirme, quant-à-elle, l’engagement du Royaume dans l'adoption des principes de bonne gouvernance, d’intégrité et de transparence, outre le renforcement de l’arsenal juridique pour la lutte contre la corruption à travers l’adoption et la mise en place de plusieurs mécanismes et plans gouvernementaux, notamment l’adoption en 2015 d’une Stratégie Nationale Anti-Corruption (SNAC).
A ce titre, l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) a publié, en 2020, son premier Rapport Annuel au titre de l’année 2019, dans le cadre de son diagnostic de la situation et de l’évolution de la corruption au niveau national.
Ce rapport vient consolider l’aboutissement de plusieurs chantiers lancés et confirme l’engagement de l’instance à œuvrer dans le sens du changement voulu, a relevé le président de l’INPPLC, Mohamed Bachir Rachdi, dans le préambule du rapport.
Dans le classement des pays selon l’Indice de perception de la corruption (IPC), le rapport indique que le Maroc s’est établi au 73ème rang mondial (sur 180 pays), gagnant ainsi huit places et trois points par rapport à l’année 2017.
Mais cette amélioration, poursuit le rapport, n’a pas été pour durer, puisqu’en 2019 le Maroc a reculé de 7 places pour se trouver à nouveau au 80ème rang mondial sur 180, après avoir perdu 2 points en obtenant le score de 41 sur 100.
Dans son étude intitulée “Situation de la Corruption au Maroc : Étude Approfondie de l’Indice de Perception de la Corruption_R.004/2020”, l’Instance retient que la position du Maroc depuis plus de 15 ans se caractérise par une relative stagnation, avec un classement oscillant entre les 73è et 90è positions.
Une situation qui, selon l’INPPLC, montre que le pays continue à souffrir de l’ampleur du phénomène de la corruption et de la perception qui l’accompagne.
Du côté de l'édification d’un nouveau modèle de développement, l’Instance a appelé dans son document à considérer la transparence et la gouvernance responsable comme socle fondamental.
Elle a ainsi appelé, conformément aux dispositions constitutionnelles qui la régissent, à jouer un rôle central dans l’instauration d’une dynamique d’ensemble et de développement de ses capacités et de ses moyens d’intervention.
Quant à la coopération nationale et internationale, levier stratégique de développement, l’Instance a engagé un processus de renforcement stratégique par la signature de plusieurs accords de partenariat, ainsi que l’organisation de la troisième session de la Conférence des États Parties à la Convention Arabe contre la Corruption, qui a renouvelé la confiance dans le Maroc pour présider un deuxième mandat s’étendant sur les deux prochaines années.
Il est à rappeler que ce rapport élaboré par l’INPPLC intervient dans un “contexte exceptionnel”, estime l’instance, puisqu’il couvre une période où elle ne dispose toujours pas de ses structures de gouvernance dont le délai de mise en place reste tributaire de l’aboutissement du processus d’adoption de son projet de loi 46.19.