"Le défi aujourd'hui consiste à assurer le retour à une vie artistique et culturelle riche, foisonnante et bien meilleure qu'à celle qui prévalait avant l'éclatement de la pandémie du nouveau Coronavirus", a affirmé M. Ribh dans un entretien à la MAP.
Pour ce faire, il est nécessaire de capitaliser sur les acquis de l'étape actuelle et bien préparer l'avenir, a-t-il préconisé, soulignant l'impératif d'éviter tout ce qui est de nature à entraver le développement de l'activité culturelle et artistique, et ce, avant de tourner la page de la pandémie, "pour que l'on puisse enfin transcender cette situation qui ne reflète en rien la richesse de notre civilisation séculaire".
Interrogé sur l'avenir de la culture et de l'art au Maroc en général et dans la région de Béni Mellal en particulier après cette crise sanitaire inédite, M. Ribh s'est dit confiant en la capacité de notre pays à dépasser cette conjoncture exceptionnelle qui, en dépit des difficultés qu'elle a engendrées, comporte plusieurs zones de lumière, en ce sens que la communication est devenue plus aisée, la réalisation des projets plus rapide et le rayonnement encore plus important.
Pour lui, la création artistique au Maroc a de meilleurs jours devant elle. Les jours qui passent laissent entrevoir un développement important de celle-ci aussi bien en quantité qu'en qualité, car le domaine intellectuel, de l'art et de la culture s'est forgé au fil de l'Histoire dans la douleur, et s'est constamment développé à travers les crises, a-t-il fait observer, notant que "l'époque que nous visons actuellement ne sera pas l'exception qui confirme la règle".
Il a en outre relevé que la culture et l'art jouent depuis toujours des rôles importants. D'abord en ce qui concerne l'apaisement de l'âme humaine de toutes les souffrances, notamment celles induites par la pandémie du nouveau Coronavirus, ainsi qu'en matière de sensibilisation à la nécessité de se conformer aux mesures préventives qui visent avant tout à préserver la vie humaine.
D'ailleurs, a-t-il ajouté, la communauté des artistes était présente en force plus que toutes autres franges de la société lors de cette crise pour sensibiliser les citoyens à l'importance du respect des mesures préventives mises en place dans le contexte de la pandémie et dans le cadre de l'état d'urgence décrété dans le pays.
Outre leur mission première de divertissement, les artistes, de par leur capacité d'influencer les gens, ont endossé également un rôle d'information et d'encadrement de la population lors de cette crise, a-t-il soutenu.
Et d'ajouter "nous avons tous appris de cette dure épreuve que l'art et la culture sont le propre de l'homme et que celui-ci y recourt en temps de crise pour se ressourcer. L'art et la culture sont le salut de l'homme, son subterfuge et son échappatoire".
Durement affecté par la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau Coronavirus, le secteur du spectacle et du divertissement s'est réinventé pour pouvoir continuer à assurer les missions qui sont les siennes. Il a changé sa façon de travailler et de faire. Il s'est tourné vers le numérique passant ainsi du réel au virtuel, a expliqué M. Ribh.
Il a par la suite relevé que la production artistique et culturelle est très importante pour l'homme en toutes circonstances. Elle l'est encore plus dans les moments difficiles et exceptionnels car la société a tendance à se tourner vers ses artistes et intellectuels en temps de crises, a-t-il estimé, faisant remarquer à cet égard que plusieurs sont les pays qui ont augmenté les budgets consacrés à ce domaine malgré la récession et le repli de leurs économies.
Concernant la contribution de la Maison de la Culture de Béni Mellal dans l'effort de lutte contre les conséquences de la pandémie, M. Ribh a indiqué que celle-ci a pu relever le défi et n'a jamais cessé ses activités malgré la pandémie, ni au tout début de la crise sanitaire et encore moins durant la période du confinement, partant de sa conviction que l'art et la culture sont des domaines indispensables dans la vie de l'homme moderne.
La lecture du message de la Journée mondiale du théâtre dans la salle de spectacle de la Maison de la Culture de Béni Mellal était la première activité cultuelle à se tenir dans une structure d'accueil officielle au niveau national durant la période du confinement, a-t-il fait observer.
M. Ribh a tenu à signaler à ce propos que la Maison de la Culture de Béni Mellal a adopté lors de cette période un plan de travail bien défini, privilégiant la programmation hebdomadaire au lieu de la grille mensuelle pour pouvoir s’accommoder et s'adapter facilement à l'évolution de la situation sanitaire au niveau national.
"En pleine pandémie, nous avons proposé une programmation artistique et culturelle riche et variée sur notre page officielle sur Facebook qui compte une communauté de 21.000 personnes, ce que nous considérons comme étant une source de fierté pour nous et pour les différents acteurs du secteur", s'est-il félicité.
M. Ribh a précisé qu’au menu de cette programmation éclectique, figuraient plusieurs spectacles virtuels ainsi que des débats avec d’éminentes personnalités du monde de l’art et de la culture et avec des responsables de la ville de Béni Mellal en charge de la chose culturelle.
Certaines activités ont mis en relief quelques initiatives culturelles, portées par des jeunes, en lien avec de la situation sanitaire, a-t-il poursuivi, ajoutant que la grille comportait aussi des expositions, des concours culturels, des lectures de poésies ainsi que des publications digitales qui mettent en avant les différentes potentialités culturelles de la ville de Béni Mellal.
"Avec l’allégement des mesures préventives, nous avons travaillé sur des programmes de formation en mode présentiel et distanciel, encadrés par de grandes compétences nationales", a-t-il fait savoir, citant à titre d’exemple le programme “Le Studio Théâtre", un laboratoire de formation au théâtre qui a une fibre prononcée pour les droits de l'Homme.
De même, pour pouvoir assurer la continuité de ses activités, la Maison de la Culture de Béni Mellal a été parmi les premières structures culturelles à mettre en place un plan de travail alternatif qui s’appuie sur une vision responsable et des objectifs réalistes et ambitieux, lequel a été déployé sous la supervision de la Direction régionale de la Culture et en coordination avec les autorités locales, a-t-il dit.