Depuis le confinement décrété le 20 mars dernier, les citoyens sont passés par tous les états d’esprit possibles et les plus inimaginables. En début de cette nouvelle année, l'espoir a pu renaître grâce à la mise en place de plusieurs vaccins qui seront la seule arme, même avec l’apparition de nouvelle souche ou variante de ce virus imprévisible, dans le but de retrouver un semblant de "vie normale" sans masques ni distanciation sociale.
Plusieurs personnes ont contracté ce virus qui s’avère sélectif en choisissant bien sa cible et en étant imprévisible dans ces symptômes. Chaque patient développe ses propres défenses ou ne les développe pas.
Approchées par la MAP, des patients testés positifs à la Covid-19 ont livré leurs témoignages. "Le résultat du test est tombé comme un couperet, en ce beau jour ensoleillé de novembre en fin de matinée. Un bouleversement !", se rappelle Amal. Cette mère de deux fillettes raconte avec amertume "sa peur et son stress".
"Je ne savais pas à quel saint me vouer. Pas de procédure claire, je me suis dirigée à la pharmacie pour débuter le traitement, et prévenir l’école de mes filles et mon mari qui s’est avéré aussi positif". Le soir, elle s'est dirigée aux urgences d’un hôpital privé pour consulter un médecin. "Madame, vous savez, tout le monde est positif, en ce moment, c’est juste que l’on ne teste pas", lui confie un médecin "Y en a partout des covid +".
Et voilà ! Cette épidémie qui était si loin est devenue si proche. Elle s’approche et atteint des collègues, des voisins, des amis, des membres de la famille… «Il est désormais révolu le temps du confinement total, maintenant l’objectif est de ne pas contaminer et surtout ne pas culpabiliser d’avoir contracté cette malade», souligne cet ingénieur qui a contracté le virus à la mi-octobre.
La distanciation, le masque et le lavage systématique des mains restent les seules armes pour l'instant, «cela fait plusieurs mois que toutes les précautions sont prises cependant la contamination n’est toujours pas cernée», souligne-t-il.
La famille qui s'avère d’une grande utilité et soutien pour les personnes confinées à cause du Covid-19, a-t-il poursuivi. "Un élan de solidarité s’est vite installé (…) sans l'aide des voisins et de la famille cela aurait été très difficile à assurer les gestions quotidiennes des besoins de ses enfants", poursuit ce cadre dans la fonction publique qui souffre toujours du post-covid.
Pour Fatima, professeure de français dans un lycée de la capitale, la détection de la maladie est venue trop tard. Après 10 jours de symptômes, elle décide enfin de faire le test seulement après la perte de l’odorat et du goût. Souffrante de plusieurs maladies chroniques dont le diabète, elle décide de se faire hospitaliser dans le secteur public, mais passe seulement une journée et retourne se confiner chez elle, après que son état se fût stabilisé.
"J'ai assuré le suivi chez moi en prenant toutes les précautions", a-t-elle dit, assurant que ni sa fille ni son mari n’ont été contaminés. Seule chose qui la désole, "je n'ai toujours pas retrouvé mon odorat et je souffre toujours de douleurs articulaires".
Pour N.B, le confinement à la maison a été dur à vivre à cause de la fatigue qui ne s'estompe pas, même avec le sommeil et le repos. "Je me rappelle des cris de mes enfants et de leurs questions quotidiennes: Maman, quand est-ce que tu vas guérir ? est-ce que tu vas mourir ?".
Les enfants sont parfois déstabilisés de ne pas retrouver l'affection et le "doux câlin maternel", affirme cette maman, ajoutant qu'il fallait surtout garder la distance pendant 18 jours, le temps de refaire le test pour savoir si la charge virale est devenue "négative". Mais cela ne voulait pas dire que c'était la fin de cette maladie, a-t-elle confié.
Loin de là, un PCR négatif veut seulement dire que l’on est plus contagieux. "Mais on peut toujours être contaminé de nouveau si le corps n’a pas développé d'anticorps contre la Covid", affirme-t-elle. La solitude du malade du Covid permet également de se requinquer. De reculer, pour prendre son élan pour mieux se lancer et reprendre la route.
Retrouver son dynamisme n'est pas chose aisée. Les malades en post-Covid constatent souvent plusieurs rechutes de leur énergie avant de reprendre leurs souffles.
Le confinement à la maison offre également l’occasion de se pencher sur son existence et sur ses envies ainsi que sur ses priorités dans ce périple qui est la vie, une sorte de retrouvailles avec soi-même, révèle-t-elle. "Ecouter son cœur et son corps et essayer de déchiffrer ce qu'ils veulent dire tous les jours", fait-t-elle observer.
Aujourd'hui, après le lancement de la campagne nationale de vaccination contre la Covid-19, l'espoir renaît pour le développement d'une immunité face à ce virus. Une étape importante est franchie en réponse à cette pandémie dans la perspective d’un retour progressif à une vie normale.