"J’ai une parfaite connaissance du Maroc et de sa civilisation fascinante et diverse. J’étais au Sahara, l’invité du Crans Montana. J’ai eu l'occasion de visiter le port extraordinaire de Tanger Med, et j’ai aussi visité dernièrement l’Université Mohammed VI de Benguerir et rencontré des responsables du Groupe OCP. Le Maroc est un grand pays qui lui permet d’être une référence de développement pour le Kenya et pour toute l’Afrique", a souligné cet ancien Premier ministre lors d'une entrevue, mardi à Nairobi, avec l'ambassadeur du Maroc au Kenya, El Mokhtar Ghambou.
M. Odinga s'est dit aussi "impressionné" par le secteur industriel marocain, notamment celui de l'automobile qui contribuera, a-t-il dit, à accélérer le commerce intra-africain et à assurer l'autonomie de l'Afrique.
"Je suis impressionné par le développement que connaissent plusieurs secteurs industriels au Maroc, notamment le secteur de l'automobile qui aidera l’Afrique à être indépendante", a assuré ce Haut représentant de l'UA.
Le président de l'ODM a saisi cette occasion pour lancer un appel au Maroc pour aider le Kenya à réussir son agenda national de développement (Building Bridges Initiative, BBI). "Le Maroc dispose de tous les moyens qu'il faut pour aider le Kenya à réussir son agenda national de développement", a souligné M. Odinga, qui a appelé aussi les responsables marocains, dans le public et le privé, qui sont engagés dans l’économie bleue à aider le Kenya "à mettre une infrastructure touristique et économique dans la région de Kisumu, autour des Grands Lacs".
Il a, par ailleurs, indiqué que l’OCP a un grand rôle à jouer au Kenya et dans la région de l’Afrique de l’est qui dépend essentiellement de l’agriculture.
Pour M. Odinga, le Maroc et le Kenya auront beaucoup à gagner s'ils mutualisent leurs efforts. "Le Kenya servira de hub pour le Maroc en Afrique de l’est, et le Maroc jouera le même rôle pour le Kenya en méditerranée et en Afrique du nord", a-t-il dit.
Le puissant homme politique du Kenya a aussi appelé à établir des partenariats entre les instituts de recherche marocains, bien réputés en Afrique, et les universités Kényanes.
Sur la question du Sahara marocain, M. Odinga a assuré que la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara "va changer beaucoup de choses en faveur du Maroc, le Sahara étant apte à devenir un hub économique qui attirera des investissements américains et des pays du golfe, un hub qui va relier l’Afrique subsaharienne et l’Europe".
Pour sa part, M. Ghambou a souligné que le conflit autour de la question du Sahara marocain "n'existe que dans l’imaginaire pervers des séparatistes et de leurs protecteurs algériens".
"C’est un conflit orchestré de toutes pièces par les séparatistes qui prennent en otage des milliers de personnes dans les camps de Tindouf sur le territoire algérien les empêchant de s’exprimer librement, notamment au sujet de l’autonomie proposée par le Maroc et qui constitue, selon la communauté internationale, une base sérieuse et crédible pour régler le différend régional créé autour du Sahara marocain", a tenu à expliquer le diplomate marocain, en précisant que les séquestrés dans les camps de la honte ne peuvent en aucun cas, et contrairement à la thèse séparatiste, prétendre au statut de réfugiés.
"Il s’agit ni plus ni moins de personnes bafouées de leurs droits à la mobilité, à la libre expression et au recensement, des personnes séquestrées contre leur gré sur le territoire d’un pays voisin à des fins politiques et idéologiques", a affirmé M. Ghambou.
Le diplomate marocain, a par ailleurs, assuré M. Odinga de la disposition du Maroc à partager son expérience acquise dans plusieurs domaines d'activité avec le Kenya, les deux pays étant leaders dans leurs régions respectives.