Dans son allocution à l'occasion de la première conférence régionale pour la révision de la mise en oeuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières dans le monde arabe, tenue par visioconférence, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, a affirmé que le Maroc est disposé à participer de manière positive et effective à l'élaboration d'une stratégie pour la mise en œuvre du Pacte, partant de son expérience et de son appartenance à des espaces géopolitiques différents.
Cette adhésion est basée sur l'expérience nationale réussie et en parfaite harmonie entre les positions du Maroc et ses actes, a souligné le ministre, relevant que le Royaume a non seulement défendu les droits des migrants et leur intégration, mais a veillé à la mise en oeuvre de ces droits, depuis 2013, grâce à une stratégie nationale pionnière dans la région en matière de migration et d'exil.
Dans le cadre de cette stratégie nationale, deux campagnes ont permis de régulariser la situation de plus de 50.000 migrants illégaux, a-t-il rappelé, notant que le Royaume a également insisté à ce que que les migrants résidant sur son sol puissent bénéficier de la campagne de vaccination contre la Covid-19, de la même manière que les Nationaux.
Le Maroc dispose aussi d'une riche expérience sur le plan africain, a-t-il poursuivi, rappelant le choix porté sur Sa Majesté le Roi Mohammed VI en tant que Leader de l'Union Africaine sur les questions migratoires et qu'en cette qualité, le Souverain a proposé un agenda africain pour déconstruire les stéréotypes et les préjugés autour de la migration, créer des liens entre la migration et le développement et réunir les conditions d'une gouvernance efficiente en matière de migration au niveau continental.
S'agissant de la mise en œuvre de l'Agenda africain pour la migration, M. Bourita a relevé que le Maroc a créé l'Observatoire africain pour la migration en tant que mécanisme permettant une meilleure compréhension du phénomène migratoire ainsi qu'une meilleure gouvernance entre les États africains.
Le Maroc dispose également d'une expérience dans l'appréhension de la question migratoire au niveau des pays 5+5 puisqu'il a réussi à établir des consensus importants pour la mise en place du Pacte mondial pour la migration au niveau de la Méditerranée occidentale, à travers la Déclaration de Marrakech et la Feuille de route qui en a découlé, ce qui qui a placé les pays 5+5 en tête des efforts intercontinentaux pour la mise en place d'une gouvernance de migration prometteuse dans la zone euro-méditerranéenne.
Le ministre a expliqué, en outre, que la participation du Maroc à cette conférence émane du rôle pionnier du Royaume, aux côtés de 14 autres pays du monde, à la mise en oeuvre du Pacte mondial pour la migration, affirmant que ce rôle n'est pas seulement une reconnaissance et un honneur pour le Royaume, mais aussi un engagement.
Elle émane aussi, a-t-il poursuivi, de la conviction nationale que ce Pacte ne saurait exister qu'à travers la mise en oeuvre de ses dispositions et son exécution efficace au niveau régional.
Dans le même cadre, M. Bourita a affirmé que le monde arabe incarne les divers aspects et problématiques du phénomène de la migration. "Au coeur du monde arabe, il y a des pays de transit, des pays source et d'autres qui sont des destinations finales. Il abrite aussi toutes les catégories de migration: volontaire ou forcée, légale ou illégale, en plus de migrants pour des motifs économiques ou relatifs à la situation dans d'autres régions, y compris un grand nombre de déplacés à cause de la situation en Syrie et la présence de Daech dans la région", a-t-il fait observer.
"Tous ces facteurs nous incitent à nous mobiliser davantage pour la mise en oeuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières dans le monde arabe et pour la réalisation de ses objectifs selon une approche coordonnée, unifiée et durable", a-t-il conclu.
Cette conférence de deux jours est marquée par la participation des États membres de la Ligue arabe ainsi que tous les intervenants dans la mise en oeuvre du Pacte mondial sur la migration depuis son adoption en 2018 en tant que premier accord de négociation inter-gouvernements traitant de la migration mondiale dans toutes ses dimensions.
Elle organisée sous l'égide de l'Organisation internationale pour les migrations, la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique et la Ligue des États arabes, en coopération avec le Réseau régional des Nations unies pour la migration dans la région arabe.