Cet objectif revêt une grande importance pour la chercheuse en sciences sociales à Paris, en particulier après la prolifération de comportements dégradants et malveillants touchant la dignité de la personne au sein du sanctuaire de Bouya Omar, ce qui nécessite de déployer des efforts pour faire de cette région une destination de tourisme spirituel qui contribue au développement économique, social et culturel, à l’instar de la ville française de Lourdes, qui a souffert à son tour du même phénomène avant de devenir un lieu de la "guérison de l’âme".
Titulaire d'un doctorat en anthropologie et ethnologie de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris, Mme Naamouni estime qu'il serait très judicieux de s’inspirer de la transformation positive qu’a connue la ville de Lourdes qui désormais accueille plus de six millions de visiteurs par an, en quête de spiritualité, venant du monde entier.
Dans un entretien à la MAP, la chercheuse considère qu'après les efforts consentis dans le cadre de l’opération "Al-Karama" lancée au profit des malades mentaux qui étaient accueillis à Bouya Omar, avec le lot de leurs souffrances et celles de leurs familles, il est nécessaire de redoubler d'efforts afin de changer la donne.
Le tollé médiatique suscité par la fermeture du sanctuaire de Bouya Omar après le lancement de l’opération "Al-Karama" ne l'a pas empêché de poursuivre ses recherches, axées essentiellement sur la médecine traditionnelle, comme en témoigne son livre intitulé "Le Culte de Bouya Omar - Le passé similaire de Lourdes", publié aux d'édition "La Croisée des chemins" à Casablanca.
Mme Naamouni se rappelle de sa première visite dans la région et au sanctuaire de Bouya Omar, qui a éveillé sa curiosité pour découvrir cette culture et les rituels de guérison spirituelle. Une curiosité que "je n'aurais jamais imaginé me conduire un jour à obtenir un doctorat dans ce domaine", a-t-elle dit.
Grâce à son étude minutieuse des différentes manifestations sociales et culturelles à Bouya Omar, selon une méthodologie globale conforme aux normes de la recherche scientifique, la chercheuse a pu marquer de son empreinte le domaine de l'anthropologie et créer une valeur ajoutée au niveau de la recherche sur les maladies mentales et psychologiques au Maroc et en France.
L'une des rares femmes marocaines expertes dans le domaine de l’anthropologie et de la recherche en matière des maladies mentales et psychologiques, Khadija Naamouni, forte de son parcours scientifique et académique, est aujourd'hui l'une des fiertés du Royaume.