Lors de ce webinaire, organisé récemment à l'initiative du Département de Géomorphologie et Géomatique de l'Université Mohammed V de Rabat, des panélistes ont relevé la nécessité d'établir des politiques publiques proactives pour mieux endiguer les risques liés aux catastrophes naturelles et réduire leur impact sur l'environnement et la population.
Cité par un communiqué des organisateurs, le président de l'Organisation nationale des Etudes et Recherches sur les Risques (ONERR), Mohamed Mastere a abordé à cette occasion, les différentes politiques publiques et mesures gouvernementales déployées par le Royaume en termes d’intervention, de prévention et prévision en matière de réduction des risques liés aux catastrophes naturelles.
M. Mastere a rappelé la mise en place en 2016, du programme de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles avec l’appui de la Banque Mondiale, soulignant l’engagement et l’anticipation dont a fait preuve le Royaume en élaborant un arsenal juridique important.
Le président de l’ONERR n’a pas manqué de passer en revue les diverses actions de gouvernance, d’évaluation, de prévention des risques, de préparation, de gestion des crises, de relèvement et de reconstruction entreprises par le Maroc dans le cadre de la prévention contre les catastrophes naturelles, présentant également les stratégies gouvernementales prévues pour la période 2020-2030.
En outre, M. Mastere a évoqué les risques majeurs de catastrophes naturelles dans le contexte international et national ainsi que leur répartition régionale, donnant un aperçu sur les principales catastrophes enregistrées au Maroc entre 1900 et 2021.
Pour sa part, l’universitaire Bouchta El Fellah a mis en avant l’approche géomorphologique dans la gestion des risques ainsi que les effets conjugués des changements climatiques et de la géomorphologie sur les efforts de développement au nord du Maroc.
M. El Fellah a considéré l’enclavement comme une contrainte au développement, mettant en exergue les efforts déployés par le département de la Géomorphologie et Géomatique dans le cadre de l’inventaire et de la cartographie des risques naturels (mouvement de masse, inondation, sismicité…) dans le Rif.
Le Rif demeure un territoire sensible, générateur de risques transposables aux mouvements de terrain, a-t-il souligné, indiquant qu’il est nécessaire, entre autres, d’impliquer la population dans les plans et les mesures de résilience, de mettre en place la loi montagne ou encore d’anticiper les risques de montagne via des travaux de correction et de protection.
De son côté, l'universitaire Mohamed Dakki a axé son intervention sur un autre concept de la gestion des risques à travers un exposé intitulé : "Estuaire et plaines côtières : des zones hautement vulnérables aux aléas du climat".
Lors de sa présentation, le professeur a relevé la convergence entre la protection de la nature et la protection contre les risques naturels, en abordant la notion de violence de l’Homme sur et contre la nature.
A l’issue de cette journée, plusieurs pistes de collaboration ont été identifiées à court, moyen et long termes afin d’accompagner les efforts menés par les instances marocaines dans les différentes phases composant le cycle de la gestion des risques de catastrophes naturelles.
Celles-ci s’articulent autour de quatre actions prioritaires, à savoir, le partage et le transfert d’expérience Nord- Sud (Europe – Maroc) et Sud-Sud (Maroc – Afrique), a relevé la même source, notant que le Maroc en tant que leader africain en la matière se propose de mettre à disposition son expérience au service du continent africain, l’expertise internationale, la recherche- développement et la formation spécialisée.
Cette rencontre virtuelle, initiée en collaboration avec l’Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles (AFPCN) et l’Organisation Nationale des Etudes et Recherches sur les Risques a été organisée à l'occasion de la célébration du centenaire de l’institut scientifique de l’Université Mohammed V de Rabat et du 70éme anniversaire du Département de Géomorphologie.
Elle a connu la participation d’une panoplie de chercheurs et d’universitaires marocains et internationaux, dont notamment le président de l’UM5R Mohamed Rhachi, le président de l’AFPCN Christian Kert.