Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre d’une série de webinaires organisés par le Conseil provincial de Guercif, avec la participation de chercheurs et experts, a mis en exergue le rôle que peut jouer le patrimoine matériel et immatériel en tant que levier essentiel du développement au Maroc.
Intervenant en ouverture de cette rencontre, le président du Conseil provincial de Guercif, Ahmed Azzouzi, a souligné que le patrimoine matériel et immatériel, dans toutes ses formes, constitue un référentiel commun au sein de chaque peuple ou société, et se trouve, plus que jamais, au cœur du processus du développement, devenant une véritable locomotive pour l’essor économique, social et civilisationnel des pays.
Il a aussi regretté «l’absence d’une politique publique visant à préserver le patrimoine dans toutes ses facettes et en faire un levier économique générateur de richesse», estimant que ce déficit fait perdre à l’Etat des recettes importantes pouvant être générées par le tourisme et l’investissement liés au patrimoine.
Les intervenants lors de ce webinaire ont indiqué que le patrimoine constitue une richesse nationale et une source de fierté pour toute nation, ce qui explique l’intérêt grandissant accordé au patrimoine matériel et immatériel en tant que socle de l’identité culturelle de chaque peuple et une base pour le développement économique et social.
A cet égard, le chercheur en histoire et droit, Abdelouahed Mehdaoui, a noté que le Maroc veille à la préservation de son patrimoine sous toutes ses formes, adoptant à cet effet un arsenal juridique important, en particulier la loi 22.80 relative à la conservation des monuments historiques et des sites, des inscriptions, des objets d'art et d'antiquité.
Il a aussi mis l’accent sur les textes juridiques relatifs notamment à l’urbanisme et à l’environnement, qui accordent un intérêt particulier aux monuments historiques et au patrimoine, rappelant que d’autres textes de loi sont en phase de préparation, notamment le projet de loi-cadre relative à la charte du patrimoine et le projet de loi relative aux trésors humains vivants.
De son côté, le chercheur spécialiste dans le patrimoine de l’Occident musulman, Mohamed Mrabti, a jeté la lumière sur l’histoire et les caractéristiques architecturales de la Kasbah de Mrada à Guercif, soulignant le rôle important qu’a joué ce monument militaire dans la protection du Maroc contre les attaques venues de l’est, notamment à l’ère des Mérinides puis sous la dynastie alaouite.
Dans le même sens, le professeur universitaire Said Ardif, a abordé les rôles importants joués par les zaouias et mausolées en tant que patrimoine riche de la région de Guercif, ayant contribué, à travers les âges, à la diffusion de la culture et de l’éducation et à la mobilisation contre l’occupant durant la période du protectorat.
Mahdia Mestqari, professeur-chercheur en histoire sociale, a mis l’accent, quant à elle, sur le cheval et l’art équestre en tant que composante inhérente au patrimoine culturel marocain, véhiculant des valeurs ancestrales de courage, de noblesse et de générosité qui ont marqué l’imaginaire collectif des Marocains et leur identité culturelle.