Ce modèle religieux honore l'Homme, respecte son esprit et combat toutes les idées extrémistes avec sagesse, raison et perspicacité, a indiqué le chercheur dans une interview à la MAP.
M. Aydoudi, également directeur du Centre marocain des valeurs et du modernisme, a souligné qu'"avec la raison, le projet religieux marocain revisite toutes les lectures erronées de l'islam, et adopte des règles religieuses qui mettent l'esprit et le texte sur le même pied d'égalité, car, a-t-il soutenu, il n'y a point d'excès dans l'usage de la raison ni de fanatisme dans la religion".
Il a, dans ce contexte, fait valoir le projet de réforme religieuse basée sur la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, qui repose sur trois piliers à savoir la restructuration du ministère des Habous, avec la création des délégations régionales et provinciales des affaires islamiques, la création d'une institution de protection financière des habous, outre la mise en place du Conseil supérieur et des conseils locaux des Oulémas.
Le chercheur a noté que le programme de réhabilitation des mosquées a réalisé le principe de l'action participative proche du citoyen, notamment en instaurant la proximité dans le travail entre l'ouléma (le savant) et le citoyen de manière fluide, facile et conforme aux constantes religieuses du Royaume.
Évoquant la Charte des Oulémas, ce contrat liant les oulémas au grand Imamat, M. Aydoudi a relevé que celui-ci "vise à unifier le discours religieux au Maroc et à qualifier les préposés religieux tant en matière de savoir et que de méthodologie pour les doter de la capacité d'affronter les idées extrémistes étrangères aux constantes de la religion islamique tolérante".
Le ministère, a noté M. Aydoudi à cet égard, constitue l'un des mécanismes les plus importants dans la réhabilitation du champ religieux au Maroc. Il veille sur le côté administratif et organisationnel de ce champ. Au ministère s'ajoutent les Conseils des Oulémas que SM le Roi a appelés, en Sa qualité de Président du Conseil Supérieur des Oulémas, à s'engager dans ce projet moderniste du Royaume, et la Commission scientifique chargée de la fatwa grâce à laquelle la fatwa est devenue réglementée.
Parmi ces mécanismes, a poursuivi le chercheur, figurent également la Rabita Mohammedia des Oulémas, qui se charge de mener des recherches sur la doctrine ash'arite, le rite malikite et le soufisme sunnite, et s'emploie à faire revivre l'héritage scientifique, culturel et soufi, ainsi que Dar El Hadith El Hassania, réhabilitée pour s'ériger en institut offrant des programmes modernes dans les manuels scolaires comme l'inclusion des langues vivantes et des sciences sociales dans ses programmes académiques, ce qui lui permet de former des oulémas en mesure d'accompagner le projet moderniste du Royaume.
S'y ajoutent l'Institut Mohammed VI de la formation des Imams Mourchidines et Mourchidates, la Fondation Mohammed VI pour l’Édition du Saint Coran et la Fondation Mohammed VI pour la promotion des œuvres sociales des préposés religieux.
Le secteur des médias et la communication compte aussi, a ajouté M. Aydoudi, parmi les mécanismes essentiels dans la réhabilitation du champ religieux. Ce secteur a connu la création de deux canaux médiatiques pour contribuer à cet effort, à savoir la Radio Mohammed VI du Saint Coran et la Chaîne Mohammed VI du Saint Coran (Assadissa), qui ont enregistré un franc succès au fil des années.
Le chercheur a souligné que le modèle religieux marocain a réussi en tant qu'expérience unique devenant ainsi un modèle à suivre par de nombreux pays pour faire face aux idéologies extrémistes et destructrices, notant à cet égard la croissance remarquée de la diplomatie religieux depuis 2009, suite notamment à la création du Conseil marocain des oulémas pour l'Europe, chargé de renforcer la compréhension des Marocains d'Europe des principes de tolérance et du juste milieu prônés par l'Islam.
En outre, M. Aydoudi a cité la consolidation des liens entre les zaouiats du Sahel et l'institution d'Imarat Al Mouminine, soulignant que toutes ces particularités confèrent au modèle marocain le titre mérité d'unique exemple ayant réussi dans son environnement continental, régional et international, et dont l'internationalisation est désormais une nécessité.