Il y a des décennies, ces espaces se transformaient dans la journée du 1er mai en plateformes de discours et de rassemblements de la classe ouvrière dans lesquels les revendications des salariés étaient soulevées à travers des slogans et des bannières demandant plus de dignité et de justice sociale, en particulier au profit de la classe ouvrière.
La manière dont les célébrations du 1er mai ont été célébrées l'année dernière a été considérée comme une source de frustration pour cette classe en l'absence de rassemblements ouvriers en raison de l'état d'urgence décidé par les autorités publiques.
Cependant, cela n'a pas empêché l'utilisation des médias sociaux pour communiquer entre les travailleurs et les institutions syndicales qui les représentent d'une part, et entre ces syndicats et les institutions gouvernementales d'autre part. Lors de la fête virtuelle du travail, les organisations ouvrières les plus représentatives diffusent leurs messages et leurs revendications à distance, accompagnées d'un ensemble d'activités et de programmes électroniques variés, pour commémorer la mémoire sans meetings.
Cette année, le gouvernement a décidé d'interdire toutes les célébrations sur le terrain à l'occasion de la Fête du travail, conformément à l'état d'urgence sanitaire. Le gouvernement justifie sa décision par les appels lancés pour la célébration du 1er mai en présentiel sur la voie publique, et en application des mesures préventives prises pour préserver la santé des citoyennes et citoyens.
La décision gouvernementale prend également en considération l'évolution de la situation épidémiologique dans le Royaume, notamment les risques que représentent les rassemblements dans les espaces publics.
Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs du Maroc, Naama Mayara, a indiqué que la communication avec les militants lors de cet événement se fera, comme l'année dernière, via les plateformes de médias sociaux en raison des mesures de précaution appliquées afin de face à la pandémie qui a eu des répercussions négatives sur divers secteurs productifs.
"La célébration de la fête du travail pour cette année vient à la lumière de l'incapacité des politiques gouvernementales à enregistrer des réalisations significatives sur le plan social, ce qui permet de dire qu'il y a un blocage sur l'horizon", a-t-il dit.
De son côté, le secrétaire général adjoint de l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), Abdelilah Dahmane, a estimé que la célébration de la fête du travail 2021 est marquée par les répercussions de la pandémie et par le blocage du dialogue social sectoriel ou tripartite, avec l'absence d'un comité de veille sociale ou de tout autre mécanisme institutionnel auquel participent les syndicats pour assurer une protection préventive, que ce soit en matière de santé, de droits sociaux ou de droits humains.
"Au sein de l'UNTM, nous saluons les initiatives royales sans précédent dans le domaine de la protection sociale universelle, dans le but de soutenir le pouvoir d'achat des familles marocaines, de parvenir à la justice sociale et de préserver la dignité du citoyen et du salarié", a-t-il poursuivi.
SM Le Roi Mohammed VI avait présidé, le 14 avril au palais royal de Fès, la cérémonie du lancement de la mise en œuvre du projet de généralisation de la protection sociale et de signature des premières conventions y afférentes.
Dans un premier temps, ce chantier royal bénéficiera aux agriculteurs, artisans et professionnels de l'artisanat, aux commerçants, professionnels et prestataires indépendants soumis au régime de contribution professionnelle unique, au régime de l'auto-entrepreneur ou au régime de la comptabilité. Ce chantier sera ensuite étendu à d'autres catégories dans la perspective de la généralisation effective de la protection sociale à tous les citoyens.