Casablanca - Chaque jour à huit heures, Aziza regagne le siège de "la Fondation Sidi Belyout des œuvres sociales" situé au centre de la médina de Casablanca en compagnie d'un groupe d’amies pour préparer les repas de l'Iftar avant 15 heures, le moment où la Fondation procède à la distribution des repas de rupture de jeûne au profit des personnes en situation de besoin.
Depuis plus de deux décennies, la Fondation organise des Iftars collectifs (Mawaid Rahmane) au profit des nécessiteux, toutefois, l'épidémie du Coronavirus qui touche le Maroc à l’instar des autres pays du monde a empêché pour la deuxième année consécutive l’organisation des Iftars collectifs en se limitant à la distribution des repas au siège de la Fondation.
Afin de contourner les encombrements, « nous avons décidé cette année de distribuer des repas pour l'Iftar dans trois centres de la Fondation à savoir le centre Bousmara dans la médina, le centre Mohamed Smiha et le centre Abderrahmane Moukhanath où nous accueillons les personnes nécessiteuses et les familles en situation de précarité ou dans le besoin après la perte de leur source de revenu à cause de la pandémie, en plus des immigrés africains », a affirmé le président de la Fondation de Sidi Belyout des œuvres sociales, Abdelhak Harate.
Dans une déclaration à la MAP, M. Harate a souligné qu'en raison des conditions difficiles dans lesquelles vivent de nombreuses personnes dans le contexte actuel marqué par la pandémie, la Fondation a également convenu, outre la préparation et la distribution des repas de l'Iftar, la remise des paniers alimentaires surtout au profit des employés de cafés et des ouvriers qui n'ont pas d'emploi stable et ce compte tenu de leurs conditions de vie.
La Fondation a fixé pour objectif la distribution de plus de 2000 paniers alimentaires au profit des familles nécessiteuses et des personnes ayant perdu leur source de revenu à cause de l'épidémie, a ajouté M. Harate, rappelant que la Fondation avait l'habitude de distribuer depuis plus de vingt ans les repas de l'Iftar durant le mois sacré de Ramadan et d'organiser des Iftars collectifs dans son siège où environ 2000 à 2400 repas sont distribués.
Concernant les préparatifs de cette opération, Aziza Roudani, une volontaire qui contribue à la préparation des repas de l'Iftar, a indiqué que le travail commence à huit heures du matin en se rendant avec les autres membres de l'équipe au siège de la Fondation afin de préparer les produits nécessaires pour une semaine ainsi que les aliments indispensables à la préparation de la Harira qui constitue le plat principal de l'Iftar pendant ce mois béni.
Elle a également indiqué dans une déclaration à la MAP que le repas de l'Iftar est constitué généralement, en plus de la Harira, des œufs, des dattes, du pain et du lait, soulignant que le travail accompli à la Fondation est bénévole, tout en ajoutant que les membres de l'équipe se mobilisent avec sérieux en vue que les repas soient prêts avant 15 heures.
Non loin de Casablanca, "la Fondation Oulad Chaouia à Benslimane" procède à l'organisation des Iftars collectifs, une initiative que la Fondation organise durant le mois sacré au profit des nécessiteux.
Dans une déclaration similaire, le président de l'association, Kamal Chamsi, a souligné que la Fondation initie depuis plusieurs années durant le mois sacré l'opération "Iftar Ramadan", ajoutant que les membres de l'association travaillent à partir de Benslimane pour préparer les repas de l'Iftar qui sont distribués aux bénéficiaires au boulevard principal de la ville, alors que d'autres membres de la Fondation sont chargés de la distribution des repas aux usagers de la route et à ceux qui voyagent vers d'autres villes pendant la rupture du jeûne.
M. Chamsi a, toutefois, rappelé que la Fondation n'a pas pu organiser l'année dernière l'opération "Iftar Ramadan" à cause de Coronavirus, notant que cette année et en raison du respect par les citoyens des mesures préventives prises par le gouvernement notamment la mesure du couvre-feu nocturne, "nous avons également annulé cette opération".
A la place de l'opération "Iftar Ramadan", la Fondation a pris l'initiative de livrer à domicile les repas de l'Iftar ainsi que d'autres repas au profit des pensionnaires de l'hôpital provincial Hassan II de Benslimane.
En effet, l'épidémie du Coronavirus qui a pesé de tout son poids n'a pas empêché les organisations de la société civile à entreprendre des initiatives sociales visant à alléger la charge sur les personnes touchées par les impacts de la pandémie et contraintes d’arrêter de travailler conformément aux mesures prises par le gouvernement visant à endiguer la propagation du virus, ce qui a perturbé les activités de plusieurs secteurs économiques importants considérés comme les principaux pourvoyeurs d'emplois.
Ce constat a été confirmé par Adil Haloul qui a souligné dans une déclaration à la MAP que son association « Rabii Rabha pour le développement, la culture et les œuvres sociales » a décidé durant ce mois béni de poursuivre son action de solidarité et d'entreprendre des initiatives dans ce sens, même si elles sont limitées cette année à cause des difficultés dues notamment au manque des moyens, formulant l'espoir que l'association sera en mesure d'élargir le cercle des bénéficiaires.
En dépit des obstacles qui ont limité cette année l'importance de ses initiatives, l'association s'est limitée l'année écoulée à distribuer le panier de Ramadan à cause de l'épidémie.
Avant la célébration du mois sacré et dans une action de solidarité ciblant les groupes touchés par les mesures liées au confinement sanitaire, l'association a distribué une aide alimentaire à près de 214 familles de la commune de Deroua et des Douars voisins.
Durant ce mois béni, l'association a également distribué cinq jours durant des paniers alimentaires au profit des familles nécessiteuses dans la ville de Deroua et ses environs, et plus de 160 paniers ont été remis aux bénéficiaires.
Certes, pendant le Ramadan, qui est un mois de spiritualité et de partage, les initiatives de solidarité s'intensifient en vue d’apporter la joie aux nécessiteux et surtout dire à ceux qui sont dans le besoin qu'ils ne sont pas seuls, et que d'autres nombreux pensent à eux et s'emploient activement à les aider afin que tous les fidèles puissent partager la joie du mois sacré.