Le 3 mars dernier, à l'initiative du Royaume, l'Assemblée générale a adopté par consensus à New York une résolution qui proclame le 10 mai de chaque année comme Journée internationale de l’Arganier. Le choix de cette date est inspiré du cycle de la maturation du fruit de l’arganier.
Cette résolution onusienne a été largement co-sponsorisée par 113 Etats membres des Nations-Unies, ce qui montre l’intérêt et le soutien de la grande majorité de la communauté onusienne aux efforts de préservation et de valorisation de cette richesse indigène et exclusive du Maroc.
Ainsi, la proclamation et la célébration ce lundi, au niveau national et international, de la Journée internationale de l’arganier est une reconnaissance à l'échelle internationale des efforts du Maroc, sous leadership de SM le Roi Mohammed VI, dans la protection et la valorisation de l’arganier.
En effet, en février 2020, le Souverain avait lancé la stratégie nationale de développement du secteur des eaux et forêts du nom de "Forêts du Maroc". Il s’agit de la Stratégie qui a lancé, entre autres, un projet phare de plantation de 10.000 ha d’Arganier sur une période de 6 ans, avec une enveloppe totale de 49,2 millions de dollars, cofinancée par le Maroc et le Fonds Vert pour le Climat.
Consolidant sur ces efforts, le Maroc en collaboration avec les agences onusiennes et les différents départements et acteurs nationaux célèbrera lundi avec éclat cette première Journée internationale, ce qui donnera un nouvel élan à la valorisation de la biosphère de l’arganier non seulement au niveau national mais aussi au niveau international.
Car à travers sa résolution sur l’arganier, l’ONU reconnaît la contribution colossale de ce secteur dans la mise en œuvre des 17 Objectifs de l’agenda 2030 et la réalisation du développement durable dans ses trois dimensions, économique, sociale et environnementale.
En effet, le caractère unique de l'arganier découle des pratiques agroforestières durables et résilientes et qui assure la viabilité des systèmes de production alimentaire, la préservation de la diversité biologique et l’adaptation et la mitigation des effets des changements climatiques.
L’ONU met également en valeur les nombreux usages de l’huile d’argan, en particulier, dans la médecine traditionnelle, complémentaire et dans les industries culinaires et cosmétiques.
De même, l’autonomisation financière et l’émancipation de la femme dans le milieu rural, est l’un des piliers de la résolution onusienne. Le Maroc a été un modèle en matière de renforcement de l'inclusion financière des femmes, de l'économie solidaire, l’éradication de la pauvreté et le développement humain à travers le soutien et la promotion du rôle des coopératives et autres formes d’organisation agricoles actives dans le secteur de l’arganier.
L’arganier a été reconnu en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, en 2014, et en tant que système du patrimoine agricole mondial (SIPAM) par l’organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en 2018.
Les différentes agences onusiennes mettent ainsi l’accent sur l’importance du secteur de l’arganier en tant que vecteur de réalisation du développement durable, aussi bien sur le plan socio-économique que sur le plan écologique, culturel, culinaire et médicinal.
Ainsi, pour Werner O’bermeyer, directeur du bureau de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à New York, l’arganier est "l’une des ressources miraculeuses" du Maroc, en ce sens qu’elle offre un nombre varié d’usages et de bénéfices notamment dans les domaines nutritives, cosmétiques et médicinales.
La directrice du bureau de l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) à New York, Carla Mucavi, relève, de son côté, que l’arganier constitue un arbre résilient qui s’adapte bien à la rudesse des conditions climatiques et représente de ce fait un "véritable champion du climat".
Pour sa part, Marie Paul Roudil, directrice du bureau de l’UNESCO à New York, estime que l’arganier est "un élément fondamental de l’héritage naturel, agricultural et pastoral des communautés locales", et "un symbole de la stratégie de l’UNESCO visant à promouvoir les liens entre la culture et la nature".
Babita Bisht, directrice adjointe du Département des Affaires Extérieures du Fonds Vert pour le Climat, estime, quant à elle, que le projet de plantation de 10.000 ha d’Arganier au Maroc, cofinancé par le Royaume et le Fonds Vert pour le Climat, constitue l’un des projets phares en matière d'adaptation climatique en Afrique.
Pour Mme Bisht, ce projet "va au-delà de l’aspect de l'adaptation climatique dans sa dimension écologique. C’est un projet qui fait valoir, également, les techniques modernes de collecte et d’économie des eaux, d’utilisation des énergies renouvelables propres et d’appui aux coopératives locales gérées essentiellement par les femmes rurales marocaines".